Ils sont 113 dirigeants et membres des bureaux régionaux et locaux du mouvement Ennahdha à avoir annoncé leur démission collective du parti. Et sabrent le parti. Malheureusement c’est peut-être trop tard.

Dans une déclaration publiée samedi 25 septembre 2021, signée par des députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dont les activités ont été suspendues ainsi que des membres de l’Assemblée nationale constituante, des membres du Conseil de la choura et des responsables des structures centrales, régionales et locales du parti, les démissionnaires ont justifié leur décision par “l’échec à instaurer des réformes au sein du parti”.

“Nous avons choisi de faire prévaloir l’engagement à défendre la démocratie et se libérer des contraintes imposées par l’appartenance au mouvement Ennahdha”, expliquent-ils.

Les démissionnaires imputent une partie de la responsabilité de la détérioration de la situation générale du pays au parti, ce qui, selon eux, “a ouvert la voie à un coup d’Etat contre la Constitution et les Instances qui en sont issues”.

L’élite politique assume, elle aussi, la responsabilité dans la non installation des institutions constitutionnelles et des instances indépendantes en raison de calculs erronés, faisant fi des critères de la compétence dans la prise des choix et des décisions, ont-ils dit.

“Le blocage de la démocratie à l’intérieur du parti et la centralisation de la décision, ces dernières années, par un groupe proche du président du mouvement, ont donné lieu à des alliances politiques illogiques en contradiction avec les promesses électorales du parti”, expliquent les démissionnaires.

“Les décisions du 25 juillet contre la Constitution, et celles du 22 septembre qui ont donné lieu à un coup d’Etat concrétisant la suspension de la Constitution et la centralisation des pouvoirs n’auraient pas pu avoir un écho favorable auprès d’une large frange de la société si l’image du Parlement n’avait pas été aussi dégradée par les actes populistes de certains députés et l’échec de son président à le gérer”, taclent-ils.

A noter que la déclaration de démission a été signée notamment par Samir Dilou, Nassiba Ben Ali, Moez Belhadj Rhouma, Jamila Ksiksi (députés à l’ARP), Abdellatif Mekki, Mohamed Ben Salem, Monia Ben Brahim (constituants) et Zoubeïr Chehoudi (membre du Conseil de la Choura).