Comment boucler l’année budgétaire 2021 ? C’est la grande question. Dans les projections initiales du budget 2021 de près de 52 milliards de dinars, on avait misé sur près de 18,5 milliards de dinars de mobilisations nationales et internationales. Pour l’heure, seuls 9 milliards de dinars ont été mobilisés, le reste est une grande inconnue. En l’absence de Parlement et de gouvernement, on se demande comment on arrivera à éclaircir l’horizon de la Tunisie.

Les révisions à apporter dans le cadre de la loi des finances complémentaire (LFC) devaient permettre l’actualisation des dépenses et la rectification du tir quant à certains produits dont les rubriques ont été sous-évaluées.

A titre d’exemple, les hydrocarbures ont vu leurs prix flamber contrairement à ce qui était prévu dans le cadre de la loi des finances 2021, de 45 $ le baril de pétrole à 75 $ le 16 septembre 2021. Comment compenser les 30 $ manquants, si on n’ajuste pas progressivement le prix de vente à l’essence au vu de la régression notable de la production pétrolière dans notre pays ? La fermeture des vannes, la lâcheté de l’Etat et son incapacité à procéder lui-même à toutes les opérations de forage et d’extraction du pétrole et les campagnes de diabolisation des compagnies de prospection étrangères ont fait leur œuvre. Il s’agit maintenant d’en assumer les responsabilités.

Une autre rubrique qui a besoin d’être revue est celle de l’Office des céréales. On lui avait consacré un budget de l’ordre de 1,2 milliard de dinars, ses besoins sont aujourd’hui estimés à 1,8 milliard de dinars. La question est pourquoi cette augmentation alors que le secteur touristique a manifestement reculé. Contrebande ou déviation des produits céréaliers destinés à la consommation humaine vers l’alimentation animale ? Le ministère de l’Agriculture devrait creuser.

Donc, de nouvelles dépenses que l’Etat est actuellement dans l’incapacité de satisfaire sans oublier les revendications incessantes des syndicats dont celui de l’enseignement, sur lequel règne en maître absolu un certain Lassaad Yakoubi qui s’acharne sur l’Etat et menace au même titre l’année scolaire, indifférent qu’il est aux risques sur le niveau et le moral des élèves.

Pour rappel, le gouvernement Mechichi a signé 46 conventions d’augmentations de salaires avec l’UGTT. La question est comment un Etat confronté à de grandes difficultés financières pourrait honorer ses engagements ?

Pour ceux qui n’arrêtent pas de citer les 715 millions de $ du FMI, la réponse est non, ce montant ne permettra pas de boucler l’année budgétaire 2021.

A.B.A