Le Réseau Tunisie verte, qui milite pour la préservation de l’environnement, réagit aux récentes déclarations du directeur général de la direction “Environnement et qualité de vie” au ministère de l’Environnement et des Affaires locales, Hédi Chebili, concernant l’affaire des déchets italiens importés illégalement en Tunisie.

“Ces déclarations ne font que renforcer l’attitude de la société italienne et du gouvernement italien en lui permettant de gagner du temps, pour le rapatriement de cette bombe à retardement “, lit-on dans un communiqué transmis à TAP, mercredi 1er septembre 2021.

L’ONG estime également que ces propos “confirment la faiblesse de la position des autorités tunisiennes, en absence d’initiatives et d’efforts diplomatiques notables puisque la Tunisie se contente jusque-là d’attendre l’issue de la justice italienne”.

En effet, Hédi Chebili a déclaré, dans une récente interview accordée à une radio privée tunisienne, que “les conteneurs des déchets qui sont toujours au port de Sousse n’ont pas fait ressortir des lixiviats, ni de gaz de méthane ni odeurs. Aussi, les tests réalisés par le CITET, à la suite de la visite d’inspection effectuée le 24 juin 2021 aux conteneurs installés au port de Sousse, montrent qu’il n’y a pas quelque chose qui dérange”.

D’après ses déclarations, la plupart des déchets stockés dans les 212 conteneurs au port de Sousse et 70 au dépôt de la société importatrice sont des déchets plastiques et ne contiennent pas de matières organiques qui pourraient fermenter et produire par conséquent le gaz du méthane.

Cependant, le Réseau Tunisie verte appelle le ministère de l’Environnement “à rendre publiques les analyses effectuées sur les conteneurs, en clarifiant les protocoles suivis et en précisant les laboratoires engagés, et de fournir des explications fondées prouvant que les conteneurs renferment en majorité du plastique”.

Tunisie Verte affirme qu’aucun recours n’a été intenté par la Tunisie contre la société italienne et que la seule partie à faire des recours est bien la société italienne, elle-même.

Les conteneurs des déchets sont toujours au port de Sousse en Tunisie, en dépit du jugement du Conseil d’Etat italien, organe suprême des conseils juridiques et administratifs du gouvernement, prononcé à l’encontre de la société italienne “SRA”, et exigeant l’application des décisions des autorités de la province italienne de Campanie et surtout la décision du Tribunal de Naples qui l’a sommée de récupérer ses 282 conteneurs (7 800 tonnes) de déchets arrivés illégalement d’Italie entre mai et juillet 2020, dans un délai de quatre-vingt-dix jours à compter du 9 décembre 2020.

La société SRA avait déposé une plainte auprès du Tribunal administratif de Naples contre la province de Campanie afin de faire suspendre la décision de cette dernière, mais le Tribunal avait statué le 9 février 2021, qu’il n’est pas spécialisé dans des affaires pareilles. Autrement dit, la décision de la province de Campanie reste en vigueur.