Menacée de privatisation au temps du gouvernement Chahed et confirmée dans son statut d’entreprise publique par le gouvernement Fakhfakh, la Régie nationale des tabacs et allumettes (RNTA), seul distributeur officiel de tabac en Tunisie et unique importateur de marques de cigarettes étrangères, est sollicitée, à la faveur des résultats positifs de sa restructuration, à renforcer les ressources de l’Etat.

C’est dans cette perspective que Sihem Boughdiri Nemsia, à peine chargée de la gestion du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement, a effectué une de ses premières visites à cette entreprise publique.

Objectif : examiner comment ladite entreprise peut renflouer, crescendo,   les caisses de l’Etat, en cette période de disette.

En 2020, la FRTA a fourni aux caisses de l’Etat 1,330 milliard de dinars, soit une augmentation de 35% par rapport à 2019. Ce bon résultat est le fruit d’un programme de restructuration engagé en 2019. Au cours du même exercice, l’entreprise a réalisé des résultats nets de 40 millions de dinars (MDT) et des recettes de l’ordre de 70 MDT provenant de la vente des cigarettes locales.

Ce programme est articulé sur plusieurs axes :

– réduction des pertes générées par l’importation des cigarettes étrangères de 90 MDT à 30 MDT,

– augmentation, à deux reprises, des prix des cigarettes locales et importées,

– diversification de la production à travers la mise en vente de deux nouvelles marques de cigarettes,

– augmentation des prix à la production…

Côté perspectives, la RNTA se propose d’augmenter le nombre de cultivateurs de tabac à 5 000, et d’accroître, à court terme, la production de 1 000 à 3000 tonnes.

Pour mémoire, la RNTA a subi, ces dernières années, par l’effet de la contrebande, des pertes estimées à 1,4 milliard de dinars, dont 995 MDT provenant du « Maassal » vendu en dehors des circuits formels, et 400 MDT générés par la vente de cigarettes introduites illicitement dans le pays.

ABS