Dans la soirée du lundi 26 juillet 2021, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a tenu une réunion d’urgence suite aux mesures et décisions exceptionnelles annoncées, la veille, par le président de la République, les jugeant “inconstitutionnelles”.

Dans un communiqué publié mardi 27 courant, Ennahdha dénonce ce qu’il appelle “un coup d’Etat contre la Constitution et les institutions, à travers le gel des activités parlementaires et la monopolisation de tous les pouvoirs sans aucun contrôle constitutionnel”.

Le bureau exécutif du parti islamiste appelle le chef de l’Etat “à revenir sur ses décisions et à relever les défis et les problèmes que vit le pays dans le cadre de la Constitution et de la légalité et en conformité avec le choix démocratique pour lequel a opté le peuple tunisien”.

La peur au ventre…

Tout en affirmant que le Parlement doit reprendre ses activités “en tant que pouvoir initial élu démocratiquement”, Ennahdha appelle “les composantes politique et civile à intensifier les concertations sur les derniers développements dans le pays pour préserver les acquis démocratiques et garantir, dans les meilleurs délais, le retour à la situation constitutionnelle et au fonctionnement ordinaire et légal des institutions de l’Etat”.

Mais par peur aussi, le bureau exécutif d’Ennahdha dit saluer “l’institution militaire et sécuritaire qui veille à la sécurité du pays, à son unité et à sa souveraineté”, l’appelant à “se tenir à l’écart des tiraillements et des querelles politiques”.

L’inconséquence…

Bizarrement et alors les islamistes, depuis janvier 2011 (et même il y a quelques jours réclamant des dédommagements), ont toujours brandi l’arme de la violence, aujourd’hui leur bureau exécutif met en garde contre “les discours de violence, de vengeance et d’exclusion sur le tissu social et les ravages que cela pourrait provoquer pour le pays”, fustigeant “tous les abus” et appelant à la “poursuite judiciaire de leurs auteurs”.

Le ridicule ne tue pas…

Et comble de l’ironie, Ennahdha invite les Tunisiens à “la solidarité, à l’entraide et à l’unité et à faire front devant les appels à la discorde et à la guerre civile”, alors qu’il a tout fait pour diviser les Tunisiens entre “musulmans” et “non musulmans”.

Et de reconnaître du bout des lèvres “… les mouvements de protestation qui ont eu lieu récemment dans le pays ainsi que la légitimité des revendications sociales, économiques et politiques et la menace que présente la pandémie sur le pays”.

Il s’agit là de questions prioritaires qui doivent faire l’objet d’un dialogue national et qui exigent de tracer des orientations collectives capables de faire sortir le pays de la crise, lit-on dans le communiqué.

Un aveu d’échec tardif… peut-être !