L’élévation du niveau de la mer due à la hausse des températures et la fonte des glaces menace des zones côtières partout dans le monde, y compris la Tunisie.

A l’horizon 2050, en cas d’augmentation globale de la température moyenne de 2°C, “la région, à laquelle appartient la Tunisie, subirait un réchauffement de 1°C à 3°C. Ce réchauffement serait plus prononcé dans la zone continentale que côtière et se ressentira pendant la saison estivale, essentiellement sous forme de vagues de chaleur surtout dans le sud de la Méditerranée “, explique un rapport du ministère de l’Environnement intitulé “Evaluation de la vulnérabilité, des impacts du changement climatique et des mesures d’adaptation en Tunisie” à l’horizon 2020-2050.

Outre les vagues de chaleur, les inondations ou la sécheresse, la Tunisie fait face à la hausse du niveau de la mer qui atteindrait 50 cm d’ici la fin de ce siècle, selon ce même document. Les quatre zones dont les plages sont les plus exposées sont le golfe de Hammamet (40% des plages), Tunis (30% des plages), Kerkennah (14% des plages) et Djerba (24% des plages).

Selon le rapport évoqué, le processus est enclenché et la menace est déjà palpable : 127 km des plages ont déjà subi une érosion. Le retrait du rivage est estimé entre 0,5 et 1,5m/an. Ce taux peut atteindre une valeur extrême de 5 m/an dans certaines zones fragilisées par toutes sortes de constructions.

Ghar el Melh (Bizerte), Djerba Aghir (Médenine), Soliman (Nabeul) et Ezzahra (Ben Arous) sont résolument touchés par ce phénomène. Le document du ministère de l’Environnement avance le chiffre de 40% des plages et des côtes basses estimées ” de moyennement vulnérables à très vulnérables “.

Sur le plan international, des chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst (Etats-Unis) viennent de montrer que sur les calottes polaires, notamment sur celle de l’Antarctique, la fonte des glaces montre qu’un point de non retour pourrait être atteint bientôt si nous ne parvenons pas à aligner nos émissions de gaz à effet de serre sur les objectifs de l’accord de Paris.

“Si nous ne parvenons pas à infléchir la trajectoire du réchauffement actuel, la calotte glaciaire atteindra un point de non retour dès 2060. Avec des ” conséquences irréversibles à des échelles de plusieurs siècles “, ont constaté ces chercheurs qui ont simulé l’évolution de l’Antarctique en se basant sur des modèles physiques. L’Antarctique contribuerait pour 6 à 11 centimètres à l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100.