Les ONG de la société civile en Tunisie ne sont « bruyantes » que lorsqu’elles sont soutenues financièrement de l’extérieur. C’est la raison pour laquelle elles se font souvent trop discrètes pour ne pas dire totalement absentes lorsque le pays a le plus besoin d’elles, particulièrement lors des catastrophes, du type de la pandémie de Covid-19.
Une récente étude menée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), en partenariat avec « Jamaity » (plateforme de la société civile tunisienne), auprès d’un échantillon des 20 000 ONG que compte le pays, vient de confirmer cette donne, c’est-à-dire leur dépendance des financements extérieurs.
Intitulée « impact de la Covid-19 sur les ONG de la société civile », cette étude révèle que 8,1% des ONG interrogées sont totalement financées par des apports étrangers et que plus de 81% des associations sont financées essentiellement par des apports extérieurs, et accessoirement par des financements locaux. Seul un faible taux de 0,62% d’ONG sondées ont refusé de donner des informations sur l’origine de leur financement.
Autres révélations de l’étude : depuis l’avènement de la pandémie, 48% des ONG interrogées ont suspendu leurs activités, tandis que 52%, pour la plupart des associations de développement socio-économique et d’environnement, ont été amenées à s’adapter et se convertir dans d’autres activités.
Plus des trois quarts des ONG sondées ont déclaré que durant la période de la pandémie, la plupart de leurs fonctionnaires ont été mis au chômage technique, et que seuls 12% d’entre eux ont pu être payés.
Au rayon des perspectives pour les six prochains mois, la plupart des ONG sondées estiment qu’elles s’attendent à rencontrer d’énormes difficultés pour continuer leur activité. Seule 18% ont déclaré être en mesure de couvrir leurs frais de gestion.
Abou SARRA