L’amendement du Code de la route prévoit essentiellement la mise en place d’un nouveau système de permis à points afin d’améliorer la prévention, la protection, la sécurité et la sûreté sur les routes, a indiqué, samedi, le chef du cabinet du ministre du Transport et de la logistique, Fayçal Stambouli.

Le responsable, qui intervenait à la conférence nationale de formation sur la sécurité routière (du 27 au 28 mars 2021), a précisé que la commission chargée de l’amendement du code de la route reprendra ses travaux, le 30 mars 2021, et présentera le nouveau projet dans sa version finale, dans un délai au plus tard en juin 2021, et le soumettra pour adoption à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Une campagne de sensibilisation avec la participation de la société civile et du ministère du Transport et de la logistique est nécessaire avant la mise en application du système de permis à points, a encore déclaré Stambouli.

Sur un autre plan, le ministère a entamé des démarches pour exploiter le numériques dans la surveillance de la vitesse, la durée de conduite et de repos Il s’agit également de mettre en place un cadre juridique régissant le transport des ouvriers agricoles, “auxquels le ministère accorde une attention particulière”, souligne le responsable. “L’objectif est de fournir des moyens de transport décents et sûrs, en réhabilitant les circuits agricoles et en incitant les investisseurs tunisiens à investir dans l’équipement des moyens de transport des personnes”.

La réforme du Code de la route prévoit également, toujours d’après Stambouli, le passage au transport intelligent et à la numérisation, notamment dans le domaine du transport routier.

Des projets ont été lancés, dans ce cadre, en partenariat entre le ministère du Transport , la Présidence du Gouvernement et le ministère des Technologies de la communication pour les services de l’ATTT. Il s’agit entre autres, du lancement de la numérisation de la carte professionnelle pour tous les véhicules de transport public des personnes, ainsi que la mise en place d’un système complémentaire de surveillance des infractions, d’où l’adoption du permis à points.

Objectif: réduire le nombre des accidents de la route de 50% en 2023

Le Président de l’Association de la sécurité routière, Bilel Lounifi, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les lois, d’inclure un système de surveillance automatique intelligent pour prouver les crimes de circulation et de réviser les lois avant la fin de 2021 dans l’objectif de réduire les accidents de la route de 50% en 2023.

Selon Lounifi, la Tunisie a enregistré, en 2020, 4 774 accidents de circulation faisant 931 morts et 6 762 blessés, ce qui est un nombre très élevé, par rapport au faible trafic routier en 2020, suite aux mesures de confinement et du couvre-feu. La moyenne quotidienne des accidents de la route est de 17 qui causent entre 3 et 4 morts et 24 blessés.

D’après les statistiques de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurance (FTUSA), en 2019, le coût économique et social des accidents de la circulation en Tunisie est passé à 737 millions de dinars (MD), contre 664 MDT en 2018, a fait savoir l’expert international, formateur en sécurité routière et Président du conseil scientifique de l’Association de la sécurité routière de Tunis, Mongi Chebbi.

Chebbi a rappelé que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé la deuxième décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030, avec l’objectif ambitieux de réduire de moitié le nombre brut de décès et de blessés sur la route en 2030, alors que jusqu’à présent, la Tunisie n’a rien réalisé pour réduire le nombre de décès dus aux accidents de la route