George Washington disait: ” Soyer polis envers tous, mais intimes avec peu, et choisissez-les bien avant de leur faire confiance “.

وقال عبد الكريم بكار ” لدينا مشكلات كثيرة عالقة لا تحل إلا عن طريق الاعذار والاحترام المتبادل ”

Le constat

Depuis la révolution, tout le monde s’attendait de voir une explosion d’énergies, un débordement d’initiatives : le Tunisien fier de sa liberté retrouvée, rejette toutes les contraintes et tente des nouvelles expériences.

Malheureusement, on assiste à une poussée désordonnée d’individualisme anarchique sans se référer à certaines disciplines. La question reste entière sur l’avenir vers lequel se dirige notre pays.

Génératrice d’une évolution certaine, la révolution est-elle passagère ou définitive ? Question capitale. La réponse réside autant dans les structures de l’économie et de la société que dans l’évolution interne du régime politique.

Les prémisses d’une résilience molle

Il est en effet probable que l’élévation du niveau de vie et la formation des couches sociales nouvelles sont des facteurs importants de ce début de libéralisation.

Abordons en premier le volet économique. L’activité dominante tient dans la hiérarchie des tâches politiques et des préoccupations des citoyens. C’est une conséquence directe de la politique mise en place par les gouvernants pour rompre avec l’encerclement des petits groupes influents.

Durant plusieurs années, les Tunisiens étaient capables de générer des taux de croissance honorables sans nier l’augmentation substantielle de la production industrielle et agricole.
N’est-il pas plus intéressant, par exemple, d’intensifier les encouragements d’avantages à la propriété des biens d’équipements qu’à celle des biens de consommations?

Ainsi, l’initiative de l’Etat est engagée et l’activité économique du pays est ainsi forgée dans un système dynamique et coordonné.

L’idée principale est d’assouplir le système par la décentralisation du plan et le contrôle de son exécution. Les organismes de base doivent être associés plus étroitement à la définition des objectifs.

Nous sommes dans l’obligation de se rapprocher de la démocratie économique où les conseillers économiques régionaux reçoivent une part appréciable d’attributions que détenaient jusqu’alors les décideurs centraux.

En premier lieu, l’agriculture doit faire l’objet de sollicitude à tous les niveaux de décision. Son développement coordonné et parallèle à l’industrie et le tourisme conditionne l’essor harmonieux de l’économie et l’élévation du niveau de vie des citoyens.

Il est indispensable de multiplier les encouragements et perfectionner les techniques de production, d’élevage et l’amélioration les rendements des cultures.

Le défrichement de terres vierges peut être proposé aux jeunes comme étant une tâche nationale capable de galvaniser les énergies.

Le travail est la valeur suprême et le moyen de servir collectivité. Les gouvernants doivent susciter une mystique du travail et de la production où se côtoient ouvriers, techniciens et dirigeants a différents échelons.

Les conditions d’une forte résilience

Un consensus doit être mis en valeur autour des plans de développement et des grandes réalisations, et qu’il faut entretenir en permanence.

A ce niveau, le rôle des syndicats est primordial: ils secondent et assistent les autorités.
Ils doivent être associés par exemple à l’élaboration des plans, à la négociation des conventions collectives …

Le niveau de vie est aussi un grand sujet sensible. A plusieurs reprises, les gouvernements successifs ont valorisé les salaires sans pour autant s’inquiéter des hausses répétitives des prix à la consommation et du logement.

Même si l’on reconsidère l’apport des avantages en nature (prestations, services pour lesquels la gratuité est ordinairement la règle, soins médicaux, repas servis dans les cantines ou les tickets de repas, loisirs, vacances via les entreprises et les syndicats), l’Etat doit Å“uvrer pour une baisse généralisée des prix Ceci vaut inéluctablement un relèvement du pouvoir d’achat.

Par ailleurs, la civilisation tunisienne comporte des aspects originaux dans le domaine de la culture et des valeurs morales.

L’objectif serait de recourir à la certitude de régénérer une société future meilleure et créatrice avec une bonne maîtrise des valeurs indispensable à la bonne cohésion des différentes composantes de la population.

Ceci étant, il est impératif de redécouvrir les vertus de l’institution familiale qui demeure le noyau dur de toute évolution des relations avec la société. Ce qui permet de retrouver les valeurs patriotiques et le sentiment d’appartenance à une même communauté.

Les limites de la résilience

Dans une société où le travail est une véritable valeur, l’égalité des chances entre les hommes et les femmes doit être la règle, tout en garantissant le même salaire pour un travail semblable.

Il faut remettre en honneur les valeurs qui régissent les dignités, la discipline et la hiérarchie. En un mot, la planification doit aboutir à assurer la meilleure utilisation des ressources et la convergence des efforts.

Nul ne peut nier les limites des plans de stabilisation et de développement économique s’ils ne sont pas en harmonie avec les réactions politiques qui influencent le process de décision. Sachant que les troubles sociaux agissent négativement sur l’élan de la consommation en faveur de la thésaurisation.

Quand aux grèves répétitives, elles contribuent au ralentissent de l’activité économique et génèrent des coûts élevés à imputer sur le budget.

Je termine pour rappeler à tous les acteurs de notre société ce que disait François De LA ROCHEFOUCAULD: ” La parfaite valeur est de faire sans témoins ce qu’on serait capable de faire devant tout le monde “.

MOKDADI Hamadi,

Ancien directeur de banque et PDG de diverses sociétés financières et de Bourse.

Ancien président de l’AIEFBT (Association internationale des experts financiers et bancaires tunisiens).

Administrateur de sociétés cotées en Bourse.
Formateur et auteurs de plusieurs articles et essais.