Le président de la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services liés de l’ARP, Moez Belhaj Rehouma, a estimé que la gestion de l’eau d’irrigation ou de l’eau potable dans les zones rurales doit être confiée à l’Etat, soulignant la possibilité de créer une agence nationale pour l’exploitation et la distribution de l’eau potable et de l’assainissement, en milieu rural.

“L’Etat doit assurer la distribution de l’eau et l’assainissement dans les zones rurales”, a-t-il dit, lors d’une séance d’audition des représentants des groupements de développement agricole, tenue, mercredi, à l’ARP.

Le droit à l’eau ne peut pas rester entre les mains d’associations élues dans le cadre du bénévolat. De même, il est inadmissible de permettre à des conseils d’administration de contrôler ces groupements et de tirer profit de cette situation, a-t-il ajouté.

Les représentants de groupements de développement agricole ont évoqué le non respect des règles de bonne gouvernance dans la gestion de ces groupements, ce qui a entrainé l’accumulation de leurs dettes au fil des années.

Ainsi, la directrice technique de groupements de développement agricole de la Manouba, Assia Aouni, a estimé que ” le bénévolat qui caractérise le travail de ces groupements est la cause principale de l’échec de ce système. Certains membres de ces groupements passent sous silence l’endettement des agriculteurs afin d’être réélus “, selon Aouni.

De son côté, le directeur technique du Groupement de développement agricole de Monastir, Slim Khadhraoui, a souligné que certains membres des conseils d’administration des groupements agricoles se portent candidats, uniquement pour servir leurs intérêts personnels.

Pour sa part, Abdessalem Mahmoudi, comptable au GDA de Nabeul, a appelé à la création d’une agence nationale de gestion des eaux destinées à l’irrigation pour remplacer les groupements agricoles qui sont en grandes difficultés financières et partant se trouvent dans l’incapacité de payer même les salaires des ouvriers.

Il explique que le déficit financier des GDA résulte des dettes accumulées depuis l’année 2000, de la pénurie d’eau et du coût élevé de gestion de cette ressource, faisant remarquer que le prix de vente n’est pas fixé.

Les groupements de développement agricole (GDA) sont particulièrement chargés de protéger les ressources naturelles, de les entretenir et de rationnaliser leur exploitation. Ils sont gérés par un conseil d’administration élu et composé de volontaires.