Dans le cadre d’un HS sur la Transformation digitale réalisé par WMC, Moez El Ghali, CEO de MS Solutions, répond à cette question principale : “Quelles leçons tirez-vous de cette expérience et comment capitaliser et pérenniser cette dynamique née de la crise de la pandémie ?“.

Pour commencer, le patron de MS Solutions rappelle que son entreprise «… a pris part à une initiative nationale pendant le confinement visant à digitaliser la distribution des aides financières de l’Etat à destination des personnes les plus fragilisées ». Il précise que « nous sommes très fiers d’avoir contribué bénévolement à ce projet avant-gardiste en Tunisie et qui revêt une cause noble ».

Et ce qu’il retient de cette expérience, «… c’est la capacité qu’ont démontrée tous les acteurs, publics et privés, à travailler ensemble dans un but commun, dans des conditions inédites et dans des délais très courts ».

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Moez El Ghali appelle à poursuivre cette volonté et cette vision communes afin de maintenir le cap et répliquer la même approche pour de nouveaux projets qui sont dans la continuité de ce qui a déjà été fait. Et les nombreuses propositions faites dans ce cadre montrent qu’il existe une conscience collective selon laquelle des décisions doivent être prises et passer très rapidement à l’action.

Il suggère que «le plan d’action national doit être porté par une vision sur le long terme et non sur un mode d’emploi dicté par l’urgence». Et de développer son idée : « Les crises pouvant être perçues comme opportunités sont là pour nous mettre face à notre réalité et challenger notre mode de fonctionnement qui peut être désuet. Cette prise de conscience, que j’espère collective, provoquée et accélérée par la crise sanitaire, est probablement le principal préalable à la nouvelle transformation digitale qui s’impose à nous. Une approche pragmatique et progressive doit s’en suivre pour définir les jalons qui nous mèneront au “tout digital“ à terme ». 

Moez El Ghali va plus loin pour souligner que « si nous souhaitons révolutionner notre façon de faire et impulser cette transformation en profondeur, c’est sur les mentalités qu’il faudrait travailler en premier ». Et cela doit se traduire par une vraie conduite du changement (pour sensibiliser le personnel de l’administration ainsi que les citoyens) et le déploiement d’un dispositif financier et matériel solide et bien étudié (pour que les services puissent être digitalisés et automatisés de bout en bout), dit-il.

Le CEO de MS Solutions pense également que «… le secteur privé tunisien a la capacité d’accompagner le secteur public dans cette transformation digitale, sous plusieurs formes partenariales, mais pour ce faire il est nécessaire de se faire confiance, penser à l’intérêt commun et raisonner en mode gagnant-gagnant… ».

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Concernant l’inclusion financière, il souligne que sa philosophie doit consister à offrir aux populations la possibilité d’accéder à des services utiles à leurs besoins et à moindre coût, lesquels services comprennent le paiement, l’épargne, le crédit et l’assurance…

Ceci étant, Moez El Ghali met en garde contre la reproduction de “modèles éprouvés dans d’autres pays qui risque de ne pas résoudra notre problème“. D’où son appel à une ou des solutions «made in Tunisia, for Tunisia». D’ailleurs, «je reste convaincu qu’en ces temps inédits, “consommer et penser tunisien“ est la clé de notre salut ».

A propos du decashing, il indique qu’il fait peur car il engendre une traçabilité des échanges. Et vu que c’est un état d’esprit, il importe de l’inculquer en faisant preuve de pédagogie, conseille-t-il. « Essayer d’imposer le decashing dans une économie où l’informel prospère n’est qu’illusion ».