La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a appelé, dans un communiqué publié vendredi, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant pour l’année 2020, à activer le Conseil supérieur de l’Enfance et à élargir sa composition pour y inclure les organisations et associations actives dans le domaine de l’enfance, ainsi que les représentants du Parlement des enfants, à condition de définir des critères objectifs à l’élection de ses membres.

La LTDH et les Coordinations régionales des droits de l’enfant, ont également proposé, la création d’un organe national indépendant ou le poste d’un commissaire général aux droits de l’enfant, et le regroupement des corps des représentants de la protection de l’enfance et de l’Observatoire d’information, de formation, de documentation et d’études pour la protection des droits de l’enfant, soulignant la nécessité de promulguer une loi intégrale sur les droits de l’enfant qui réponde au contenu de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Elle a encore appelé à faire prévaloir l’intérêt suprême de l’enfant dans toutes les législations, les dispositions et les politiques dans tous les secteurs, notamment celui de la santé, pour faire face aux pandémies, appelant à opérer une réforme profonde du système sanitaire en particulier, la santé de la mère, des enfants, des adolescents, outre une réforme intégrale du système éducatif qui soit basé sur les principes de l’égalité des chances et de l’inclusion globale de tous les enfants, y compris les enfants handicapés.

La LTDH a, dans ce contexte souligné l’importance de considérer la pandémie Covid-19, comme “une opportunité pour un examen et une réforme profonde de la justice pour enfants, qui doit répondre aux normes internationales en la matière, à travers sa séparation du système pénal, en recourant à des alternatives qui abolissent les peines d’emprisonnement et celles privatrices de liberté, à la faveur d’alternatives éducatives, et de l’activation du poste de délégué à la liberté surveillée.

La LTDH a noté que les enfants qui représentent en Tunisie près d’un tiers de la population, sont encore en proie à divers types de violations et d’abus, malgré les importantes réformes constitutionnelles, législatives et politiques dont la Tunisie a connu et en dépit de la succession des lois sur les droits de l’enfant, considérant que ce constat est le résultat de l’absence d’une approche de développement globale et juste et d’une stratégie nationale qui prioritise les droits des enfants..

A noter que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, avait annoncé, vendredi matin à Tunis, lors de l’ouverture des travaux d’un forum national tenu à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant, la création du Conseil suprême du Développement de l’Enfance, un organe consultatif qui sera représenté au plus haut niveau pour être associé aux prises des décisions au niveau des stratégies liées aux enfants.

La Tunisie célèbre, le 20 novembre 2020, avec le reste de la communauté internationale, la Journée internationale de l’enfant et le 31ème anniversaire de la promulgation de la Convention des droits de l’enfant (1989), ratifiée par la Tunisie en 1992.