Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abassi, indique que la BCT ne voit pas d’inconvénient à financer la loi de finances complémentaire pour 2020, dans des proportions acceptables qui préservent les grands équilibres financiers de l’Etat. C’était lors d’un dialogue à l’ARP avec les députés, jeudi 5 novembre 2020.

Dans sa réponse aux interventions des députés, il a affirmé que la BCT doit être vigilante quant à l’évolution de l’inflation et des équilibres financiers.

Il a souligné l’importance de mettre en place des réformes structurelles et de trouver des solutions permanentes et non conjoncturelles pour les politiques économiques et financières, compte tenu des aspects économiques, politiques et sociaux.

El Abassi a, par ailleurs, déclaré que la BCT collabore toujours avec les parties gouvernementales, notamment le ministère des Finances, soulignant la nécessité de conjuguer les efforts pour relancer l’investissement et créer de la richesse. La BCT entretient un dialogue quotidien avec le ministère des Finances, et qu’une coordination est nécessaire entre les politiques économiques et monétaires du pays.

“A la BCT, dit-il, nous sommes politiquement neutres et c’est la raison pour laquelle nous avons réussi”, indiquant que ” l’indépendance de la BCT ne l’empêche pas d’assumer ses responsabilités et de prendre les décisions nécessaires “.

Et de critiquer l’absence de politiques sectorielles et l’instabilité gouvernementale et politique qui ont, jusque-là, entravé l’atteinte des objectifs escomptés, en matière de création de richesse et d’investissement, mettant l’accent sur l’impératif d’adopter des politiques claires en faveur des différents secteurs stratégiques à l’instar du secteur agricole.

Commentant les interventions des députés concernant l’influence du taux d’intérêt élevé sur l’investissement, il soulignera que ” le problème est essentiellement lié au climat des affaires. Même quant le taux d’intérêt était aux alentours de 3%, le taux d’investissement était bas, ce qui prouve que le problème est lié à la confiance “.

Il a aussi fait savoir que le rapport de la CTAF pour les années 2018 et 2019 sera prêt la semaine prochaine, rappelant que la BCT n’a pas publié ces rapports depuis 2017, étant donné que la Tunisie a été inscrite dans la liste grise de l’UE.

En conclusion de son intervention, Marouane El Abassi dira que ” la situation est difficile et délicate mais il faut rester optimistes, tout en s’attaquant aux vrais problèmes “.