L’indice de perception du climat des affaires (IPCA) a enregistré une baisse pour se situer à 59,5 en 2019, contre 60,1 en 2018, ce qui est “synonyme d’une moindre satisfaction du climat des affaires”. C’est ce qui ressort de l’enquête annuelle sur le climat des affaires et la compétitivité 2019, dont les résultats viennent d’être publiés par l’Institut tunisien de compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).

L’Institut souligne que cette baisse est due à la détérioration de la perception de huit indicateurs, entre autres le système judiciaire, le cadre macro-économique et réglementaire, le financement bancaire et les procédures administratives.

La perception de la corruption est passée de 52,8 en 2018 à 47,7 en 2019, ce qui prouve que les chefs d’entreprise portent une perception de plus en plus négative quant à l’évolution de ce phénomène, malgré les mesures prises par les décideurs.

Mais “paradoxalement et sur le plan des pratiques, le pourcentage d’entreprises déclarant avoir été contraintes à payer des pots-de-vin continue sa tendance baissière entamée depuis l’année 2014, passant de 29% à 20% en 2019″, surtout au niveau des entreprises traitant avec la douane (36% en 2014, 20% en 2019), et ce grâce à la digitalisation.

De même, la perception du système judiciaire a accusé une baisse de 2,8 points, reflétant une moindre satisfaction aussi bien pour les délais de résolution des litiges commerciaux, que l’application des décisions.

Quant à la perception du cadre macro-économiques et réglementaires, elle est passé de 56,3 en 2017 à 53,25 en 2019 (54,9 en 2018). Cette dégradation reflète la persistance d’un nombre de difficultés ayant trait notamment à la perturbation de l’approvisionnement des entreprises, en raison de la dépréciation continue du dinar et la hausse des prix.

La moitié des chefs d’entreprise interviewés ont déclaré que la dépréciation du dinar a perturbé leur processus d’approvisionnement en 2019.

Par ailleurs, l’indice relatif au financement bancaire a enregistré une baisse de 1,1 point entre 2018 et 2019, au vu de l’accentuation de la contrainte liée au ” coût du financement bancaire ” dont l’indicateur a reculé de 2,6 points, surtout avec la hausse du taux d’intérêt directeur à plusieurs reprises en 2019.

Même constat pour les procédures administratives qui cachent certaines insuffisances, surtout celles liées à la douane, à l’administration fiscale, à l’administration de la CNSS et aux autres formalités administratives.

Ainsi, les trois quart des chefs d’entreprise pointent du doigt des problèmes liés à la lenteur administrative, au manque de services en ligne (54%) et à l’absence des employés (54%).D’après le rapport, “un chef d’entreprise ou un cadre de son directoire consacre en moyenne près de 27% de son temps de travail pour effectuer les formalités administratives et préparer les dossiers y afférents. Ce taux baisserait à 10,56% si toutes les procédures étaient effectuées en ligne sans aucune obligation de déplacement”.

Idem pour d’autres indicateurs, telles que l’infrastructure (passant de 75,6 à 74,7), la fiscalité et les charges sociales (de 57,4 à 56,9) et les ressources humaines (de 57,4 à 56,9).

Par contre, certains indicateurs ont vu la perception des entreprise s’améliorer: le climat social (qui passe de 50,4 en 2018 à 52,9 en 2019), la sécurité (de 62,4 en 2018 à 64,4 en 2019), le climat politique (de 48,1 en 2018 à 49,7 en 2019), et les pratiques dans le marché (de 74,4 à 75,8).

Il est à noter que l’enquête IPCA 2019, dont les travaux sur terrain se sont déroulés durant les mois de novembre et de décembre 2019, a ciblé 1200 entreprises privées opérant dans l’industrie et les services. L’objectif étant d’analyser le climat des affaires et la compétitivité de l’entreprise et d’identifier les principales insuffisances auxquelles il faut remédier, afin d’améliorer l’environnement des affaires.