La crise de la Covid-19 a montré que la Tunisie est en retard en termes d’utilisation des TIC et du digital. En effet, malgré la présence d’une pléthore de sociétés de logiciels, d’intégrateurs, d’ingénieurs et de solutions développées en Tunisie et exportées dans le monde, notre pays demeure en retard en termes d’utilisation.

Aucune solution de paiement par smartphone. Ni de banque digitale. Des processus papiers qui datent du siècle dernier comme la fiche de renseignement à l’aéroport, les paiements par chèque ou en espèces et l’absence de services administratifs via internet.

On est obligé de faire la queue devant les bureaux de la Poste tunisienne, à la STEG, à la SONEDE, aux guichets des banques.

On exige toujours des signatures légalisées, des extraits de naissance et des bulletins N°3 par nos administrations.

Mais le comble reste cette histoire de Covid-19 où on note l’absence totale de la moindre solution digitale. Pour preuve, lisez l’avis publié mardi 13 octobre 2020 par la compagnie Tunisair, dans lequel est détaillée la procédure à suivre pour les voyageurs, à savoir une copie papier du test PCR, une copie de la réservation hôtel et une fiche papier à remplir par le voyageur.

Ayant rentré dernièrement d’un voyage à l’étranger, je puis vous assurer qu’à l’arrivée le service de santé ne procède à aucune vérification. On se suffit à se faire remettre la fiche papier généralement mal remplie et mal libellée, ainsi que le test PCR sans vérifier la date, ni le nom, ni même le résultat.

Bref, c’est une vraie pagaille digne d’un pays mal organisé, mal préparé et mal digitalisé.

Cela aurait été plus simple de mettre en place une application digitale permettant d’avoir une base de données fiable, bien renseignée et permettant un suivi sérieux et fiable.

Nos décideurs feraient un excellent choix en s’inspirant des expériences de certains pays africains, comme le Togo, le Sénégal ou le Mali.

Cette crise de la Covid-19 a mis à nu la misère digitale de la Tunisie.

Maarouf