La Constitution tunisienne reconnait, dans son article 44, le droit à l’eau pour tous les tunisiens. Cet article stipule que “le droit à l’eau est garanti. La préservation de l’eau et la rationalisation de son exploitation est un devoir de l’Etat et de la société “.

Pourtant, les problèmes d’accès à l’eau ne sont pas encore, résolus. Au contraire, ils prennent de l’ampleur. Pour le mois de juillet 2020, 157 alertes sur des problèmes liés à l’eau ont été enregistrées, par l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) et l’Association Nomad 08, qui suivent de près les problèmes de l’eau en Tunisie.

Gafsa est la région, où on enregistre le plus de problèmes d’eau (15 alertes), suivie par Kasserine et l’Ariana (13 alertes chacune) et ensuite Kairouan (10 alertes), Béja et Bizerte (9 alertes pour chaque région) et Medenine et Sfax (7 alertes chacune). Pour le Grand Tunis, 21 alertes ont été enregistrées durant le mois dernier.

Il s’agit surtout, de protestations (70 mouvements), de coupures d’eau (67 coupures), des fuites (11 fuites) et des problèmes de qualité de l’eau (eau non potable), indique l’experte en ressources en eau, Raoudha Gafrej.

La Tunisie est sous le seuil de la pauvreté hydrique. Un pays est considéré comme suffisamment pourvu de ressources en eau, doit respecter l’indice mondial de 1000 m3 / personne par an. Le seuil de pauvreté hydrique est de 500 m3 par personne, l’an. Or, la Tunisie en est à 460 m3/personne l’an.

Cette situation n’est pas due selon des experts, à la rareté des ressources en eau mais plutôt à un problème de gestion. ” Même avec des barrages remplis, on aura un problème d’accès à l’eau “, avait déclaré, lors d’un webinaire sur l’eau, Gafrej, experte en ressources en eau et en adaptation aux changements climatiques.

Ceci est du, selon elle, aux pratiques de gestion adoptées par l’Etat depuis des années. ” Nous avons fragilisé les écosystèmes de l’eau depuis plus de 25 ans. Nous sommes aujourd’hui dans l’impasse “, explique-t-elle.