L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) se dit choquée par la position du président de la République, Kaïs Saïed, exprimée à l’occasion de la Fête nationale de la femme tunisienne, concernant “égalité successorale”.

Dans un communiqué publié samedi 15 août 2020, l’ATFD estime que la lecture du principe d’égalité faite par le chef de l’Etat est tout simplement “réactionnaire”, car celle-ci (la lecture) “rejette les dispositions de la Constitution et vise à courtiser le réservoir électoral des courants obscurantistes et hostiles à l’égalité à l’intérieur et à l’extérieur du pays”.

Pour l’association féministe, le rejet de l’égalité dans l’héritage “reflète une compréhension limitée de la réalité des femmes et de la société tunisiennes”, affirmant que “la revendication de l’égalité successorale constituera toujours une exigence non négociable qui n’accepte pas d’atermoiement, étant l’un des piliers des droits socio-économiques”.

De ce fait, elle promet de poursuivre la lutte pour parvenir à l’égalité complète et effective, en vue d’éliminer la discrimination et pour garantir la pleine citoyenneté dans les sphères privée et publique.

Pour ce faire, l’ATFD appelle “toutes les forces progressistes, démocratiques et sociales à se mobiliser, à lutter contre toutes les forces réactionnaires et à défendre les femmes tunisiennes dans leur combat”.

Rappelons que Kaïs Saïed a déclaré dans son discours à l’occasion de la Fête nationale de la femme et du 64ème anniversaire du Code du statut personnel (CSP) que “le débat sur l’égalité dans l’héritage est faux et n’est guère innocent”, expliquant que “la notion de justice permet d’assurer l’égalité en droits socio-économiques entre les hommes et les femmes, contrairement au principe d’égalité”.

Il ajoutera que le texte coranique est clair en ce qui concerne la loi successorale, de ce fait, et on ne peut l’interpréter autrement, et que, par ailleurs, le Code du statut personnel est complètement en conformité avec le texte du coran. Saïed estime que l’égalité, telle que conçue par la pensée libérale, n’est que formelle et n’est pas fondée réellement sur la justice.