La croissance du PIB de la Tunisie devrait se contracter de 4% en 2020, sous l’effet de la pandémie du Covid-19, selon un récent rapport de la Banque mondiale (BM).

Cette baisse est causée par les perturbations engendrées par les mesures de riposte à la pandémie, la baisse probable du tourisme et la forte baisse de la demande extérieure qui a réduit d’autant les exportations. Toutefois, la BM prévoit, dans ce rapport, une amélioration de 4,2 en 2021.

Dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la croissance devrait se contracter de 4,2% sous l’effet de la pandémie et de l’évolution du marché du pétrole, indique la Banque mondiale, dans cette analyse régionale des Perspectives économiques mondiales, accessible sur le lien suivant:

http://pubdocs.worldbank.org/en/564521588788147438/Global-Economic-Prospects-June-2020-Regional-Overview-MENA-FR.pdf

Ceci est loin de la croissance de 2,4 % prévue dans l’édition de janvier, note l’institution mondiale, faisant état d’une forte incertitude qui pèse sur ces prévisions.

En général, la pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour l’endiguer ont fortement ralenti l’activité à court terme de la région MENA, tout en accroissant l’aversion des investisseurs pour le risque, ce qui a exacerbé l’instabilité de la situation financière, lit-on dans la synthèse de la BM.

La forte baisse de la demande mondiale de pétrole a réduit les exportations des pays producteurs, ce qui a eu des répercussions sur les secteurs non pétroliers. Cette situation est aggravée par des problèmes structurels de longue date qui freinent la croissance.

Dans l’ensemble, l’Inflation a été bien maîtrisée dans la région. Le secteur financier des pays de la région s’est toutefois ressenti de la baisse d’intérêt des investisseurs pour les marchés émergents et les pays en développement, comme en témoigne l’important recul des indices boursiers.

Dans les pays exportateurs de pétrole, on s’attend à une baisse d’activité de 5 % en raison de la chute des prix du pétrole, contre une croissance de 2 % annoncée dans les prévisions de janvier.

L’activité économique des pays importateurs de pétrole devrait se contracter de 0,8 % en 2020 avec la baisse du tourisme et la détérioration des perspectives d’exportation, a-t-on développé de même source.

Ces prévisions sont loin du taux de croissance de 4,4% prévu en janvier. L’investissement devrait rester atone dans le climat d’incertitude qui règne au niveau mondial et national, tandis que la consommation sera limitée par les mesures de riposte à la pandémie.

Le niveau élevé de la dette publique est, selon l’analyse de la BM, un autre obstacle à la croissance des pays importateurs de pétrole.

L’avancement des réformes structurelles dans la région peut contribuer à réduire les vulnérabilités à moyen terme tout en améliorant également les perspectives de croissance à moyen terme.

La plus forte récession planétaire depuis la Seconde Guerre mondiale

Dans le monde, les prévisions de la BM, tablent sur une diminution du PIB mondial de 5,2 % cette année.

Ceci représente la plus forte récession planétaire depuis la Seconde Guerre mondiale. ” Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant “, estime la BM.

L’activité économique dans les économies avancées devrait décliner de 7 % en 2020, sous l’effet des graves perturbations qui ont frappé l’offre et la demande intérieures, ainsi que les échanges et la finance.

Le groupe des économies de marché émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5%.

Les prévisions font état d’une diminution de 3,6 % des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l’extrême pauvreté cette année.

Les pays les plus durement touchés sont ceux où l’épidémie a été la plus grave et ceux qui se caractérisent par une forte dépendance vis-à-vis du commerce mondial, du tourisme, des exportations de produits de base et des financements extérieurs.