Une séance de travail, tenue récemment entre le ministre des Affaires sociales, Habib Kchaou, avec une délégation de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), a été axée sur la vulnérabilité de certaines catégories de femmes et des travailleurs migrants, indique un communiqué de l’ATFD.

La réunion a permis de souligner la nécessité d’une intervention pressente du gouvernent en faveur de cette catégorie vulnérable, dans le cadre des efforts de prévention et de riposte à la pandémie de COVID-19, précise la même source.

Parmi les sujets abordés lors de cet entretien, les difficultés d’accès des femmes pauvres aux aides sociales et aux carnets de soins en période de confinement. Ils s’accordent à ce propos sur la nécessité de mettre en place un mécanisme de coordination et de suivi des aides sociales avec le ministère.

L’Association se dit également préoccupée quant aux conditions de travail et de précarité économique, sociale et juridique des ouvrières agricoles et des travailleuses domestiques. La fréquence des accidents, entraînant la mort d’ouvrières agricoles se rendant sur leur lieu de travail, à cause des conditions de transports primitifs et inhumains, lève le voile sur les profondes inégalités et l’exploitation éhontée dont est aujourd’hui victime la main-d’œuvre agricole féminine dans le pays et incite à des mesures d’urgence pour y remédier, souligne le communiqué.

L’ATFD rappelle aussi le sit-in des femmes du Douar de la Houaydia pour le droit à l’eau et à la vie. Les femmes de la Houaydia subissent en effet une répression et un harcèlement policiers continus et ont comparu devant la brigade de recherches et investigations de la garde nationale suite à leur protestation devant le siège du gouvernorat pour revendiquer la fermeture définitive de l’exploitation de la carrière de pierres, qui pollue l’unique source d’eau dont elles s’abreuvent et met leurs vies en danger.

Quid des migrants étrangers?

La double vulnérabilité des migrants, souvent en situation d’exploitation économique et d’exclusion sociale, privés aujourd’hui de toute source de revenu, pour faire face aux conséquences de la pandémie et du confinement ainsi que leur situation administrative et la nécessité de se pencher sur la régularisation des migrants présents sur le territoire tunisien, ont figuré parmi les sujets évoqués lors de cet entretien de l’association avec le ministre.

Les représentantes de l’ATFD ont par ailleurs demandé des explications concernant l’agression dont a été l’objet Leila Bejaoui, en poste à Munich et ont exprimé leur inquiétude quant à la multiplication des cas d’agression de femmes diplomates ou en détachement dans les représentations diplomatiques à l’étranger, rappelle le communiqué, soulignant que de telles pratiques nuisent fortement à l’image de la diplomatie tunisienne et à la féminisation de la politique étrangère de la Tunisie, tant souhaitée et attendue.

Il a été décidé d’inclure ces points dans le cadre d’une convention de partenariat entre le ministère des Affaires sociales et l’ATFD, pour assurer le suivi et la coordination.