Une catastrophe. C’est ce que les entreprises françaises ou tuniso-françaises implantées en Tunisie auraient à affronter si le confinement venait à être prorogé au-delà du mois d’avril 2020, ainsi que cela ressort d’une enquête d’opinion réalisée par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI), dont les résultats ont été rendus publics mercredi 29 avril 2020.

Les conséquences d’un confinement prolongé se feraient sentir sur la durabilité de l’entreprise (60%), l’emploi (70%), l’activité (84%), et la trésorerie (85%).

D’ailleurs, plus de la moitié des entreprises pensent déjà recourir au chômage technique (54%), dont 42,2% immédiatement, 17,2% dans un mois et autant dans deux mois, et près du quart (23,4%) plus tard.

D’après la CTFCI, l’enquête a pour objectif de «mesurer l’impact de (la crise du Coronavirus) sur l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises, ses retombées sur la gestion interne des employés, la perception des chefs d’entreprise sur la durée de la période de confinement total, et relever les nouvelles méthodes de travail adoptées par les entreprises et jauger les mesures économiques décidées par le gouvernement ».

146 entreprises représentant divers secteurs d’activité, de différentes tailles, totalement ou partiellement exportatrices ont répondu à cette enquête.

Elle est motivée par le fait que le «confinement général, à partir du 22 mars et sa prorogation jusqu’au 3 mai 2020, a impacté significativement l’activité économique dans le pays. Les effets induits se sont traduits essentiellement par la perturbation, sinon l’arrêt de la production, l’interruption des opérations du commerce international, le départ en chômage technique d’une partie importante des employés et l’aggravation de la situation financière des entreprises».

D’après l’enquête, les deux tiers des entreprises ont pu travailler normalement (66%), les autres ont dû arrêter leur activité. Toutefois, seules 11% des entreprises ont pu avoir un taux d’activité de 100%, près du cinquième (18%) se situant entre 50 et 80%, le plus grand nombre (38%) est dans la fourchette 10 à 40% et une infime minorité (3%), a tourné au ralenti –de 0 à 9%.

Les pertes de chiffre d’affaires varient elles aussi. Elles sont de 81 à 100% pour 17% des entreprises, de 51 à 80% pour près du quart (24%), de 20 à 50% pour 27% et de 19 à 0% pour 5%.

Les entreprises les plus affectées opèrent dans les secteurs industriels (aéronautique, textile et industries diverses) et les moins affectées sont dans les services.

Last but not least, la question qui fâche et inquiète à la fois les entreprises et leurs employés : les salaires. D’après l’enquête, 99% des entreprises ont payé les salaires du mois de mars, les deux tiers déclarent être en mesure de servir ceux d’avril.

Synthèse de Moncef Mahroug