Face à la pandémie qui touche la planète entière, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) semble avoir pris la mesure de l’impact que cette crise aura sur ses Etats membres qui sont: Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger, Togo, Bénin, Mali, Guinée-Bissau, Burkina Faso.

Pour ce faire, l’organisation sous-régionale a débloqué 8 milliards d’euros (environ 5 285 milliards de francs CFA) en faveur de ses membres pour faire face à la pandémie du coronavirus.

L’organisation sous-régionale estime que, sous l’effet du coronavirus, le taux de croissance dans la zone va drastiquement baisser, passant de 6,6% initialemen prévu à seulement 2,7%. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, lundi 27 avril 2020 à Abidjan, le président en exercice de l’UEMOA et chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, lors d’une réunion consacrée à la crise du Covid-19, rapporte Le Point Afrique. Donc, les Etats de la sous-région semblent inquiets quant à une éventuelle récession.

En attendant, les regards sont rivés sur l’évolution de la situation sanitaire qui demeure pour le moment contenue, car les huit pays de l’UEMOA ne comptent que 3 200 cas confirmés de coronavirus pour “seulement” 105 morts et un taux de létalité de 3,3%, indique un communiqué de la présidence ivoirienne.

Toutefois, l’impact économique a déjà commencé à se faire sentir sur les pays de la région. Comme l’a souligné Alassane Ouattara: «… la pandémie actuelle, ajoutée à la crise sécuritaire qui sévit dans notre région (Boko Haram, terrorisme, entre autres, ndlr), a des effets économiques, sociaux et humanitaires sur l’ensemble des États membres ».

L’inquiétude du chef de l’Etat ivoirien est encore plus grande si cette pandémie devait se prolonger jusqu’à la fin de l’Année 2020, ce qui signifie que l’UEMOA pourrait «… entrer en récession et réduire ainsi de façon significative la capacité des différents États à lutter contre la pauvreté et le terrorisme ».

Dans ce cadre, Ouattara invite ses homologues “à agir vite” en prenant “des mesures sur les plans sanitaire, économique et social afin d’atténuer les conséquences de la crise sur les économies de leurs pays respectifs”.

Au passage le président ivoirien n’a pas manqué de remercier les institutions régionales pour les mesures prises pour donner une bouffée d’oxygène aux pays membres, notamment l’injection de liquidités dans les économies des pays membres de l’UEMOA, avec les “bons Covid-19” et l’accroissement du niveau de prêts concessionnels aux États afin de financer les dépenses urgentes d’investissement et d’équipement et de lutter contre la pandémie.

Ceci étant, le dirigeant ivoirien estime indispensable la poursuite des grands chantiers dans les domaines de la sécurité, de la santé, des infranstructures et de la monnaie, et ce malgré les contraintes actuelles.

Concernant le financement, les États de l’UEMOA peuvent, depuis lundi 27 avril 2020, émettre des bons du Trésor, dénommés “bons sociaux Covid-19”, pour un montant initial -qui pourrait évoluer- de 846 milliards de francs CFA, environ 1,29 milliard d’euros de titres publics sur le marché régional. Ce mécanisme est mis en place pour faciliter un décaissement rapide des fonds, explique Le Point Afrique.