Présentement, notre petit pays est doté de quatre gouvernements : un à Carthage, deux autres à La Kasbah (le premier est intramuros et le second est extramuros) et un dernier et non le moindre au Bardo.

Le nombre de ministres et de secrétaires d’Etat bat tous les records. Jamais un pays n’a connu un taux d’encadrement (nombre de ministres par tête d’habitants) aussi élevé.

Le nombre de ministres et de secrétaires d’Etat bat tous les records

Ces hauts responsables sont par ailleurs très représentatifs de la société. On y compte même des repris de justice et des hors-la-loi. Certains parmi eux travaillent et les autres se la coulent douce : sans attributions, mais avec les avantages de ministre et même de ministre d’Etat.

Sous prétexte que la population est en danger à cause du coronavirus, ils ont mis à l’arrêt l’économie pour un résultat qui est indépendant de leur action, puisque l’OMS, elle-même, trouve que l’évolution du comportement du virus est surprenant pour l’ensemble de la région et n’arrive pas à expliquer ses raisons.

cette armada de ministres et conseillers ne pourra pas préparer le programme de sortie de cette crise.

Je ne pense pas non plus que cette armada de ministres et conseillers va pouvoir préparer le programme de sortie de cette crise.

Les détails d’un tel programme ne peuvent être conçus que par les cadres des ministères, ceux-là mêmes qui sont rodés et ont de l’expérience pour avoir vécu des situations proches et très variées.

Les ministres doivent jouer le rôle qui est le leur, à savoir celui de catalyseurs, d’activateurs, de déverrouilleurs… Mais ils sont tellement nombreux et leurs convictions politiques tellement disparates que les chances de consensus entre eux ne peuvent être que très faibles.

Mohamed Ali Daoues