Un rebond de l’inflation a été enregistré en mars 2020, à 6,2%, en glissement annuel (G.A), contre 5,8% en février 2020 et 7,1% une année auparavant, marquant ainsi une rupture de la trajectoire dés-inflationniste, amorcée depuis le début de l’année 2019, selon la note de la BCT publiée, mardi 21 avril, sur “Les évolutions économiques et monétaires/avril 2020”.

Cette évolution porte, selon la BCT, la marque de la montée notamment des prix des produits alimentaires frais et, à un moindre degré, de l’accélération des prix administrés.

Au niveau des produits alimentaires frais, les prix se sont nettement accélérés, en mars 2020 (6,7% en G.A, contre 4,5% en février 2020) en relation avec le comportement de sur stockage qui a accompagné la décision de confinement.

Ce rebond est essentiellement, attribuable d’une part, à la reprise des prix des légumes (+4,3% en G.A contre -1,7%) qui s’est conjuguée à l’affermissement des prix des fruits (+13,8% en G.A contre +12,8%), de la volaille (+2,3% en G.A contre +0,5%) et des poissons frais (+8,9% en G.A contre +5,4%), et d’autre part, au ralentissement des prix des œufs (+4,0% en G.A contre +4,3%) et de la viande rouge (+6,7% en G.A contre +6,9%).

Quant aux prix administrés, l’accroissement s’est poursuivi, en mars 2020, à un rythme supérieur à celui du mois précédent (6,3% en G.A contre 5,7% en février 2020 et seulement 4,4% en mars 2019) et ce, en relation directe avec l’ajustement à la hausse des prix du tabac (28,0% en G.A contre 22,3%).

Ralentissement de l’inflation sous-jacente en mars 2020

En revanche, l’inflation sous-jacente a plutôt connu un ralentissement, en mars 2020, en dépit de la reprise de l’inflation globale, pour s’établir à 6% contre 6,1% en février 2020 et 7,6% un an auparavant.

Ce ralentissement a été favorisé, notamment, par la poursuite de la baisse des prix de l’huile d’olive (-21,4% sur un an contre -20,5% en février 2020) et des voitures (-2,5% aussi bien en février qu’en mars 2020) qui s’est conjuguée avec la décélération du rythme de progression des prix de l’habillement et des chaussures (6,7% en mars 2020 après 7,5% en février et 8,9% en mars 2019 ), des matériaux de construction et d’entretien des logements (7,1% contre 7,7% et 11% en mars 2019), des équipements ménagers (6,4% contre 7,3%), et à un moindre degré, des prix des services d’entretien des véhicules et ceux de l’hébergement.

Ces évolutions ont été partiellement compensées par l’accélération des prix des produits laitiers (11,5% contre 9,5%) et des conserves (11,0%contre 9,2%) et par le rebond des frais des services bancaires (6,2% contre 2,1%).