Le coronavirus est désormais une pandémie, son évolution reste imprévisible selon les experts, c’est parmi les nouvelles grandes menaces pour la santé de l’humanité.

La Tunisie est confrontée à une dure réalité, elle passe son examen de civisme et d’engagement de ses citoyens dans une cause nationale. Nous avons vu des réussites dans d’autres pays comme en Chine, nous-même, avons vécu une embellie civique éphémère juste après la révolution, mais le coronavirus nous confronte à une nouvelle donne c’est l’auto-discipline et l’auto-rigueur à laquelle le tunisien n’est pas habitué. Certainement que dorénavant toutes les consignes qui seront dictées ne seront pas populaire, mais on doit s’y résigner

A-t-on pensé au nouveau comportement que doit prendre le citoyen tunisien ? les sociologues doivent nous éclairer sur la réactivation des valeurs d’engagement citoyen. La Tunisie en est à son 16ème cas confirmé, le virus circule de personne à personne. C’est une chaîne de contamination, nous faisons une gestion au cas par cas et le confinement reste une bonne mesure. Cependant, il faut l’appliquer sans fléchir car il s’agit de notre immunité collective qui est en danger, et il apparaît que le tunisien refuse naturellement la mise délibérée en quarantaine par crainte ou par insouciance.

En Tunisie, l’épidémie arrive alors qu’il existe un problème d’autorité de l’état et que des choix vitaux sont en jeu. La question est de choisir entre deux options: Est-ce que l’Etat doit inciter et rassurer ou obliger et contraindre, deux modèles que nous voyons à l’œuvre l’un en Europe et l’autre en Chine, il serait judicieux pour nos décideurs politiques de choisir et de bien choisir, car le niveau de risque va monter encore, et ce n’est pas le bon moment de nous ménager.

Parlons aussi de la manière d’ anticiper pour mieux gérer, la gestion de la crise doit être transversale, les intervenants et les experts dans tous les secteurs doivent participer tels que les virologues, les infectiologues, les épidémiologistes, l’institut Pasteur, les médecins privés, les gériatres, les experts de la prospection et de la stratégie, les sociologues, les spécialistes de l’hygiène, les spécialistes de l’éthique, les pharmaciens, les directeurs de recherche, les présidents des sociétés savantes,…

Sans oublier nos valeureux médecins qui ont quitté le pays et qui exercent maintenant à l’étranger, surtout en France. Même si le contexte sanitaire est différent, ils pourront nous aider dans la transmission des bonnes idées et la reproduction des bonnes pratiques qui ont surtout marché dans l’anticipation. Nous voulons voir tout ce beau monde travailler ensemble la main dans la main, sur les plateaux de télé pour l’information et la pédagogie et loin d’une certaine cacophonie et des messages contradictoires.

Le tunisien a besoin d’être réconforté par ces compétences présentant une expertise scientifique forte, qu’il écoutera parce qu’ils sont crédibles.

Vaincre cette épidémie sera tributaire de l’engagement de tous les tunisiens. En effet, comme l’avait dit le général américain Douglas Mac Arthur ayant joué un rôle important durant la seconde guerre mondiale, «les batailles perdues se résument en 2 mots …TROP TARD».

A bon entendeur

Dr Lamia Mnasri Chenik
Experte à l’ITES