L’Union européenne aurait décidé, à la faveur d’un nouveau règlement phytosanitaire adopté le 14 décembre 2019, de durcir les conditions d’importation des fruits et légumes en provenance de pays tiers, rapporte agenceecofin.com, site basé en Suisse et spécialisé dans le traitement de l’économie africaine.

«Les pays qui exportent des fruits et légumes vers l’UE doivent prendre des mesures pour s’assurer que tous les envois sont conformes aux normes phytosanitaires exigées», indique une directive de l’UE, citée par Ecofin.

Pis, selon la nouvelle réglementation européenne, il est interdit aux voyageurs d’importer du matériel végétal en provenance de pays tiers dans tous les pays membres de l’Union européenne et la Suisse (et aussi Andorre).

Concrètement, l’importation de plantes, fruits, légumes, fleurs coupées, semences et autres parties fraîches de plantes, de terre et de certains bois en provenance de pays hors de l’UE, des îles Canaries, de Ceuta, de Melilla et des territoires d’outre-mer français est donc interdite (à partir de 5 kilos ou 5 unités pour les fruits et légumes frais).

L’objectif est de protéger la production agricole et certains végétaux de parasites nuisibles.

Des contrôles stricts sur les sites de production

À l’avenir, les inspections au point d’exportation, note le nouveau règlement, devront être effectuées de manière très approfondie. «Si des organismes nuisibles sont trouvés à l’arrivée en Europe, en particulier des organismes nuisibles réglementés, les autorités de l’UE sont susceptibles de prendre des mesures qui ont de graves conséquences pour les secteurs d’exportation», prévient l’UE.

Selon la nouvelle réglementation, les produits à haut risque (pommes de terre, terre, feuilles d’agrumes, etc.) sont carrément interdits. Des exceptions sont autorisées concernent les ananas, les noix de coco, les durians, les bananes et les dattes en provenance de tous les pays.

Le même règlement relève que «pour les marchandises à haut risque, il est désormais exigé une évaluation complète des risques par les autorités européennes (EFSA) pour décider si ces légumes peuvent être importés, et dans quelles conditions».

«Outre les nouvelles règles phytosanitaires, le règlement de l’UE sur les contrôles officiels prévoit des contrôles documentaires et physiques plus stricts à l’arrivée en Europe. À cet effet, les autorités compétentes des États membres de l’Union européenne doivent désormais inspecter au moins 1% de tous les lots accompagnés d’un certificat phytosanitaire. Ce pourcentage peut augmenter jusqu’à 100% en cas de risque élevé d’interception», ajoute le site d’information.

Quid des fruits et légumes tunisiens ?

La Tunisie est-elle concernée ? Oui, bien évidemment. Ses fruits feront même l’objet d’un contrôle très sévère. A l’origine, l’alerte émise par l’Organisation euro-méditerranéenne pour la protection des plantes suite à l’interception, durant l’été 2019, d’une dizaine de cargaisons d’oranges en provenance de la Tunisie affectées par le champignon «phyllostica citricarpa».

La présence dans les orangeraies tunisiennes de ce champignon, visible à travers des tâches noires sur les fruits, a été, du reste, confirmée par les autorités tunisiennes. Ce champignon, qui serait importée d’Egypte, a pour particularité de causer de gros dégâts aux agrumes, rendant leur peau tachetée et impropre à la commercialisation.

En prévision de cette alerte et d’éventuels contrôles sévères, les centres d’exportation d’agrumes du Cap Bon, principale région productrice et exportatrice des oranges maltaises, ont fait l’objet d’un encadrement spécial.

Et pour ne rien oublier, les voyageurs qui transporteront des plantes ou parties de plantes interdites à leur arrivée peuvent les remettre à la douane («Marchandises à déclarer»), où elles seront détruites gratuitement. Si un contrôle par un service phytosanitaire est nécessaire pour libérer ou confisquer des marchandises, des frais seront facturés aux voyageurs fautifs (au prix coûtant).

Il est important de savoir également que la nouvelle réglementation rappelle qu’«il est toujours permis d’importer des plantes et des parties de plantes des pays de l’UE (à l’exception des territoires espagnols de Ceuta, Melilla et des Canaries, et des territoires d’outre-mer français) sans contrôle».