Un colloque intitulé “Mohamed Laroussi El Metoui, les écrits et les prises de position” se tient, les 24 et 25 janvier 2020, à la salle Mongi Chamli au siège de l’Institut de Traduction de Tunis.

La Cité de la culture annonce une rencontre organisée à l’initiative de l’Union des écrivains tunisiens (UET) qui célèbre le Centenaire de l’écrivain tunisien, Mohamed Laroussi El Metoui (1920-2020), de son vrai nom Mohamed Laroussi Ben Tahar. El Metoui est un pseudonyme de ce natif du 19 janvier 1920 à Metouia, près de Gabès au Sud tunisien, et décédé le 25 juillet 2005 à Tunis.

La même source indique qu’une série de neuf colloques se tiendront durant toute l’année dans plusieurs régions du pays en guise d’hommage à ce romancier qui avait fait les beaux jours de l’écriture romanesque en Tunisie au lendemain de l’indépendance.

Ce premier rendez-vous est l’occasion de revenir sur le parcours d’un homme de grande culture qui a participé au bouillonnement culturel qu’a connu le pays au lendemain de l’indépendance. Il aborde aussi ses missions à la tête d’institutions comme l’Union des écrivains tunisiens ou le club culturel Abou El Kacem Chebbi, aussi bien que dans le cadre d’une mission diplomatique à l’étranger.

Les deux jours constituent une immersion dans le monde d’un écrivain qui s’est essayé à plusieurs genres littéraires, comme la poésie, le roman et l’essai.

En cette première journée, les conférenciers se sont attardés sur l’écriture romanesque d’El Metoui, notamment sur trois parmi ses romans phares, “Parmi les victimes”, “Les mûres amères” et “Halima”.

Les intervenants ayant travaillé sur cette dimension des écrits d’El Metoui, admettent que ces trois écrits lui ont valu le mérite d’être aujourd’hui considéré comme pionnier de la création romanesque en Tunisie. Aly Boujdidi, universitaire, considère que Mohamed Laroussi El Metoui comme étant un visionnaire qui a su analyser des faits et donner sa propre vision des choses sur des questions qui touchent aux exigences du pays dans les années 50-60.

Le conférencier estime qu’ “à partir du personnage de jeune révolté du roman “Parmi les victimes “, El Metoui a su transmettre ses prises de position quant au poids des traditions et de la nécessité de s’en défaire pour avancer”.

Et d’ajouter, “Parmi les victimes”, premier roman écrit par El Metoui, pourrait être considéré comme une esquisse ou encore un premier jet qui a donné naissance à un style qui influera la tendance générale de l’écriture romanesque en Tunisie”.

Nesrine Snoussi, universitaire, a donné une communication autour du roman “Halima” paru dans sa première édition en 1964. Elle a parlé du personnage principal de ce roman, Halima, dont l’activisme social traduit les premiers balbutiements du mouvement de libération de la femme. De l’avis de Mongi Trabelsi, “Halima est un roman à thèse”.

S’agissant du roman “Les mûres amères”, Assil Chebbi a fait remarquer que l’usage des dictons populaires dans l’écriture d’El Metoui peut informer du personnage du tunisien et des particularités de notre identité nationale. Elle considère qu’une seule lecture ne suffit pas pour appréhender notre auteur national.

Les écrits de Mohamed Laroussi El Metoui qui ne se livrent pas à la première lecture offrent, en effet, le privilège d’être lus par le lecteur lambda et par le spécialiste. Chacun au prisme de ses idées et de sa sensibilité.