Neuf années passées à subir les dommages du système politique. La crise n’est pas une fatalité. Il faut savoir se servir des vents contraires et en faire une possibilité de renaissance pour le pays. «Il est interdit de laisser passer le temps…».

La physionomie de la Tunisie, à l’heure actuelle, inhibe les meilleures volontés des investisseurs. Dans ce contexte, il est ardu de faire revenir la croissance.

Le coordinateur de la 64ème édition des Journées de l’Entreprise rappelle que 9 ans après la révolution, les mêmes tensions persistent. Les disparités galopent. Le pouvoir d’achat baisse. L’administration et les structures d’appui se dégarnissent de leurs compétences. La solution ?

Elle consiste à focaliser sur l’avenir. Eh oui, avec pertinence, Nafaa Ennaifer relativise l’impact des réformes au vu des défis du futur.

Dans 15 ans, l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) aura disqualifié 40 à 50% de la main-d’œuvre aux Etats-Unis. Alors que dire de la Tunisie, notre main-d’œuvre, qui a été longtemps notre force, sera notre handicap.

Réformer en temps de crise

A l’évidence, faire repartir le système nécessite de la résolution à réformer. Sans quoi on risque de laisser l’Etat se déstructurer. Comment alors préserver leurs chances auxs jeunes ?

Il faut savoir que 65% des écoliers et lycéens d’aujourd’hui exerceront des métiers qui n’existent pas encore. L’Etat dans son nouveau rôle doit aider à coordonner les initiatives privées. Il doit se mettre en situation de réagir vite et à rendre le pays attractif pour les investisseurs. De même, il doit lui restituer la vigueur pour qu’il retienne ses talents.

Il est nécessaire d’aligner de la lucidité et du courage si l’on veut assainir les finances publiques pour donner plus de ressources à l’Etat. Quand l’Etat se mettra en mouvement, il aura plus de chances d’aller vers les 4 piliers de la stabilité : Etat de droit, le système de méritocratie, la saine gouvernance et la disciple citoyenne.

L’heure est à la rupture avec l’immobilisme, si l’on veut renouer avec la prospérité. Le triptyque de rigueur, d’audace et de détermination sera le visa pour la réforme.

Ali Abdessalam