Le déficit de la balance énergétique s’est aggravé, en 2018, pour se situer à 6,179 milliards de dinars, représentant environ 32,4% du déficit commercial du pays (19,049 milliards de dinars), selon le rapport annuel de 2018 publié par l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières, ETAP.

Cette situation peut affecter la balance des paiements et par conséquent les avoirs en devises et la valeur de la monnaie tunisienne.

Le déficit énergétique est expliqué, selon ce rapport, par la hausse des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux ainsi que par le niveau limité des ressources en énergie primaire, conjugué à l’augmentation continue de la consommation énergétique.

Cette tendance baissière de l’activité s’est manifestée par la régression du nombre de permis en cours de validité (21 en 2018, contre 23 en 2017), l’aggravation du déficit du bilan d’énergie primaire (5 Mtep en 2018, contre 4,7 Mtep en 2017) et l’absence de nouvelles découvertes pour la deuxième année consécutive (2018 et 2017), contre 3 découvertes techniques réalisées en 2016.

Par ailleurs, l’ETAP a indiqué que l’année 2018, a été marquée par le forage de trois puits d’exploration (2 sur les permis Nord des Chotts et Zaafrane et 1 sur la concession El Borma), contre un seul puits en 2017 . Pour ce qui est du forage des puits de développement, 3 ont été réalisés sur la concession Halk El Menzel et 1 sur la concession Adam en 2018, contre un puits foré en 2017.

Les ressources en énergie primaire en baisse de 4,6%

Les ressources disponibles en énergie primaire (y compris les redevances en gaz, perçues sur le gazoduc transméditerranéen), ont accusé, en 2018, une baisse de l’ordre de 4,6%, pour atteindre 4581 ktep (kilotonnes d’équivalent pétrole) -PCI (pouvoirs calorifiques inférieurs).

La production nationale de pétrole (y compris le condensat et le GPL) a diminué de l’ordre de 2,4%, à 2070 ktep en 2018. Cette diminution est expliquée notamment, par le déclin naturel de la production de la plupart des champs, tels que : Hasdrubal (-17%), Miskar (-10%), Adam (-14%), Cercina (-13%), El Hajeb/Guebiba (-9%), Rhemoura (-20%), Franig (-9%), Tamesmida (-29%) Maâmoura (-54%) et Beni Khalled (-14%) et l’arrêt de la production de certains champs pour la réalisation des travaux de réparation et de maintenance (la concession Hasdrubal, champ El Ain, champ Baraka…).

Les ressources disponibles en gaz (production nationale et forfait fiscal) ont chuté de 6,4%, à 2511 ktep en 2018. Cette réduction est due essentiellement, à la diminution considérable de la production des champs Miskar (-13%), Hasdrubal (-19%) et Maâmoura/Baraka (-37%), ainsi qu’à la baisse du forfait fiscal perçu sur le transit du gaz algérien (-10%) en 2018 par rapport à 2017.

Par ailleurs, l’ETAP a noté une hausse notable de la production du champ Chargui (+43%), en 2018 par rapport à 2017, en raison de l’absence de perturbations sociales, une augmentation des quantités du gaz commercial de sud de 15%, grâce principalement, à l’amélioration de la production du champ Adam (+17%).

L’année 2018 a été, encore, marquée par une production plus que quintuplée de la concession Ghrib ( Sud-est de la Tunisie), pour atteindre 29,4 Ktep-pci contre 4,4 Ktep-pci en 2017.

Une baisse négligeable de 0,2% de la consommation nationale des produits pétroliers

La consommation nationale des produits pétroliers a enregistré, en 2018, une baisse négligeable de 0,2%, pour atteindre 4 580 ktep en 2018. Cette faible régression est due à la diminution de la consommation du coke de pétrole de 16% (volonté de substitution du coke de pétrole utilisé dans les cimenteries) et la légère diminution de la consommation du gasoil (-0,3%).

Toutefois, l’augmentation de la consommation du GPL (+3%), de l’essence (+7%) et du fuel (+4%) est due à l’amélioration de l’activité économique, alors que la hausse de la consommation du jet aviation (+13%) est conséquente de la progression du trafic aérien (bonne performance de l’activité touristique en 2018).

Par ailleurs, la consommation totale de gaz naturel a enregistré une hausse de 3% passant à 5009 ktep en 2018. Cette augmentation est expliquée par la hausse de la consommation du gaz naturel aussi bien, pour la production d’électricité (+1,1%), que pour les usages finaux (+8%).