Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, estime que la réforme du secteur éducatif est un projet sociétal consensuel qui nécessite une révision radicale du budget du ministère de l’Education, mais aussi une réflexion approfondie sur la restructuration du système de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur à travers la fusion des ministères concernés.

Dans un entretien exclusif à la TAP, Ben Salem assure que “cette réforme est devenue une nécessité impérieuse pour faire sortir le secteur éducatif de sa situation actuelle, surtout que des centaines de milliers d’élèves souffrent de la mauvaise qualité du système de l’éducation, de la mauvaise gestion des ressources humaines et de la précarité de l’infrastructure”.

Il a expliqué que l’idée de la réforme a été lancée depuis quelques années, à la faveur de plusieurs consultations, d’échange d’expériences et en concertation avec les différents acteurs de l’éducation. “Cette réforme est supposée s’appuyer sur les fondements d’une infrastructure adéquate, d’une bonne gouvernance des ressources humaines, et l’intégration des nouvelles technologies dans les programmes éducatifs et au niveau de l’administration”, explique-t-il.

Ben Salem a ajouté que le ministère avait mis en place les bases permettant de définir les caractéristiques d’une réforme globale de l’éducation, par la consécration d’une structure indépendante pour la formation et la mise à niveau, dans le but de valoriser les ressources humaines, ainsi qu’à travers la création d’un centre national de maintenance.

Le ministre de l’Education déclare que la mise en œuvre du projet de réforme incombe davantage à l’Etat, soulignant toutefois le rôle significatif de la société civile dans la planification du secteur.

“Le ministère de l’Education devrait probablement se focaliser sur l’amélioration de la qualité de l’éducation, le développement de l’aspect pédagogique et la promotion de la vie scolaire dans les établissements éducatifs”, a-t-il dit.

“L’éducation est une affaire nationale et constitue l’ascenseur social de toutes les catégories, a-t-il précisé. Elle est également l’un des piliers du développement et le meilleur garant pour l’édification d’un Etat fort”.

Il a ajouté que dans le cadre de l’instauration d’une approche participative, le ministère de l’Education a tenu pour la première fois cette année des réunions avec les municipalités en vue d’élaborer des plans régionaux et locaux dans le domaine de l’entretien et de la maintenance des écoles, des collèges et lycées, estimant que ces structures locales sont plus au fait de l’état de leurs établissements éducatifs relevant des circonscriptions afférentes.

“A travers ces différents plans, le ministère disposerait d’un champ plus large pour s’acquitter de son rôle essentiel, celui de développer le système éducatif”, a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Education n’a pas spécifié de délai pour le lancement effectif de la “réforme de l’éducation”, laissant toutefois entendre qu’il avait trouvé une réelle disposition de la part des parties intervenantes pour sa mise en œuvre, et que ce dossier fait l’objet de concertations avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).