Khemaies Jhinaoui, le ministre des Affaires étrangères, annonce la signature, vendredi 17 mai, d’un accord entre la Tunisie et l’Union européenne portant sur l’inclusion économique, sociale et politique des jeunes tunisiens.

C’était à l’occasion de son déplacement à Bruxelles, où il a coprésidé avec la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, la 15e session du Conseil d’association Tunisie-UE qui s’est tenue à Bruxelles.

Jhinaoui a précisé lors d’une conférence de presse que ce programme en faveur de la jeunesse tunisienne, baptisé “EU4Youth”, est financé pour un montant de 60 millions d’euros.

Il s’agit d’un accord important qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative “Partenariat pour la jeunesse Tunisie-UE” lancée le 1er décembre 2016, à l’occasion de la visite du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à Bruxelles pour participer au premier sommet Tunisie-UE, et auquel ont pris part les principaux responsables de l’UE, a déclaré Jhinaoui.

Evoquant le volet de la coopération diplomatique, le ministre des Affaires étrangères a cité la stratégie de développement de la diplomatie culturelle permettant à la Tunisie de valoriser son patrimoine notamment le patrimoine culturel commun entre la Tunisie et l’Europe.

Sur un autre plan, il a indiqué que l’actuelle session du Conseil d’association Tunisie-UE a été aussi l’occasion de poursuivre le dialogue avec les hauts responsables européens, notamment Mogherini, sur l’avenir des relations tuniso-européennes.

L’Union européenne invitée à dépêcher une MOE

Il a également évoqué l’invitation adressée à l’UE pour participer à l’observation des élections législatives et présidentielle prévues au dernier trimestre de 2019 en Tunisie.

“L’UE a bien reçu l’invitation émanant de l’Instance supérieur indépendante pour les élections (ISIE) pour dépêcher une Mission d’observation électorale (MOE) pour les élections présidentielle et législatives”, lit-on dans une déclaration conjointe suite à la session du Conseil d’association publiée par le département des Affaires étrangères.

Il y est souligné que l’UE a décidé de renforcer davantage son appui à l’ISIE notamment à travers l’approbation d’un montant additionnel de 2 millions d’euros à cette fin.

Poursuite des négociations sur l’ALECA 

En outre, il a été mis en avant la nécessité de soutenir l’investissement en Tunisie en usant d’instruments innovants tel que le Plan Européen d’Investissement Extérieur, lit-on de même source.

“Nous avons confirmé notre souhait de développer davantage les relations économiques et commerciales entre l’UE et la Tunisie, en poursuivant les négociations sur un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). L’ALECA aidera la Tunisie à diversifier son économie, à accroître sa compétitivité et à développer ses exportations auprès de l’UE, qui est son plus grand partenaire commercial. Nous avons convenu de l’importance de maintenir notre commerce bilatéral aussi fluide que possible, exempt d’obstacles et barrières. L’Union européenne a noté l’annonce de la décision des autorités tunisiennes de lever dans les meilleurs délais les mesures commerciales mises en place en novembre 2018. La Tunisie a pris note du commentaire de la partie européenne que ces mesures ont un impact sur les produits européens”, souligne la déclaration conjointe.

Il ressort également de la déclaration conjointe que les deux parties ont “abordé les opportunités et défis posés par la migration”. Les deux parties s’engagent à “renforcer la coopération dans ce domaine, et à avancer dans les négociations sur la facilitation des visas et l’accord sur la réadmission afin de les conclure dans les meilleurs délais”.

Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme

“L’UE salue les progrès réalisés par la Tunisie pour répondre aux normes internationales et européennes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et elle poursuivra son soutien à cet effet. Notre objectif commun est de voir la Tunisie sortir de la liste du GAFI, ainsi que de la liste de l’Union européenne, aussi vite que possible”, ajoute la déclaration.

L’accent est mis en outre sur l’impératif d’améliorer la visibilité du partenariat Tunisie-UE auprès des opinions publiques respectives à travers des possibles initiatives telles que l’organisation annuelle d’une journée dédiée au Partenariat Tunisie-UE. Ces initiatives mettront notamment en relief l’impact positif de la coopération sur les citoyens tunisiens.

Les questions régionales d’intérêt commun, notamment la situation en Libye, en Syrie et au Moyen-Orient ainsi que les perspectives de renforcement de la coopération régionale et sous-régionale ont également été à l’ordre du jour des débats, ajoute la même source.