Le nombre de créations d’entreprises est passé au cours des derniers jours à moins de dix par semaine contre près de 200 il y a un mois. De surcroît, l’écrasante majorité des créations d’entreprises concerne de petits, voire de micro-projets –ayant pour la plupart la forme juridique de sociétés à responsabilité limitée (sarl) et de société unipersonnelle à responsabilité limitée (suarl) et presque jamais de société anonyme.

Moins d’un mois après l’annonce par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) que l’indice de confiance du secteur privé est en forte baisse, ce développement inquiétant se traduit dans les faits : les créations d’entreprises connaissent depuis près de deux semaines une chute vertigineuse, ainsi que cela ressort du nombre d’insertions aux Annonces légales.

Jusqu’à la deuxième semaine de février, le nombre de créations de nouvelles entreprises était dans la moyenne habituelle autour de 200 par semaine.

A titre d’exemple, le 12 février 2019, le numéro 19 des Annonces légales –il y a généralement trois parutions par semaine- en annonçait plus de 90.

Puis il y a une première alerte en deux temps. Le 14 février, on n’en était plus qu’à 21 et deux jours plus tard à 6 créations d’entreprises seulement. Une très légère embellie se produit le 19 février (16) et le 21 du même mois (17). Mais deux jours plus tard, c’est la chute libre : deux créations d’entreprises annoncées le 23 février. Jusqu’au 7 mars, on n’en totalise que 12. Et trois journées furent tout simplement catastrophiques en la matière : le 26 février, les 2 et 7 mars 2019 avec une seule entreprise créée. Du jamais vu, du moins depuis près de très nombreuses années.

De surcroît, l’écrasante majorité des créations d’entreprises concerne de petits, voire de micro-projets –ayant pour la plupart la forme juridique de sociétés à responsabilité limitée (sarl) et de société unipersonnelle à responsabilité limitée (suarl) et presque jamais de société anonyme.

D’après, l’IACE, la dégradation de la confiance touche le secteur des services (-2.85 points par rapport au troisième trimestre de 2018), du bâtiment (-37.62 points contre 12,54 au T3).

Le secteur des industries manufacturières améliore son score de 4,97 points, passant ainsi de -4.74 au 3ème T 2018 à 0.23 point au 4ème T de la même année ; et celui du commerce se maintient à -7.33 points.

D’après le communiqué de l’IACE, les chefs d’entreprise interrogés estiment certes que «la situation économique et financière comme un obstacle majeur à l’investissement», mais imputent la dégradation de l’indice de confiance dans les secteurs des services et du bâtiment aux «politiques économiques gouvernementales et à la hausse des coûts des biens d’équipement et la baisse de la demande qui est liée à la détérioration du pouvoir d’achat du consommateur».

D’ailleurs, le moral des ménages ne se porte guère mieux. En effet, une enquête en ligne menée en janvier 2019 auprès de 200 ménages avait révélé que la confiance des consommateurs tunisiens en la situation économique du pays s’est détériorée de 3 points par rapport au troisième trimestre de l’année écoulée. Bref, c’est la déprime à tous les étages.