La situation environnementale de plus en plus déplorable que vivent les habitants de la région de Gabès, à cause du Groupe chimique tunisien (GCT), nécessite un changement radical de modèle de développement dans cette région. Il faut tout simplement délaisser des industries polluantes au profit d’autres activités économiques moins nocives pour l’environnement.

C’est en tout cas ce que recommande l’expert-conseiller dans le domaine de l’environnement et du développement durable, Mounir Majdoub, qui était en déplacement à Gabès, dans dans le cadre d’un atelier de clôture du projet du renforcement de la gouvernance environnementale et locale des activités industrielles à Gabès.

Le gouvernorat de Gabès peut-il renoncer à l’activité du Groupe chimique et concevoir une solution radicale pour la pollution ?

L’expert souligne l’importance d’organiser un dialogue national et régional sérieux entre le gouvernement, les industriels et la société civile dans l’adoption d’une décision définitive dans ce domaine.

Il affirme la possibilité de se débarrasser de ces activités polluantes et de développer des projets de développement dans des domaines non polluants, à l’instar de la pêche et l’agriculture, outre la possibilité de la multiplication des projets touristiques et de services, compte tenu des monuments historiques et les richesses naturelles que compte la région.

D’après lui, le Groupe chimique dépasse la ligne rouge fixé par l’Etat en matière de pollution maritime et atmosphérique. Il est possible de réaliser une transition progressive vers un autre modèle industriel, parallèlement à la réalisation des projets alternatifs pour l’emploi et le développement, sachant que le GCT offre 3.500 postes d’emplois permanents à Gabès, lesquels ne représentent que 3 à 4% de la population active dans la région.

Pour sa part, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) en Tunisie, Gilles Chausse, a affirmé le lancement, en 2019, du programme de mise à niveau du Groupe chimique de Gabès, moyennant un financement de près de 150 millions d’euros (environ 519 millions de dinars) accordés par la BEI et de 45 millions euros (environ 155,7 MDT) octroyés par l’AFD.

Le projet porte sur la modernisation de certains équipements des unités de production de Mdhila, Skhira et Gabès afin de réduire la pollution.