Une nouvelle stratégie pour promouvoir le secteur agrumicole sera examinée, d’ici fin février 2019, par un conseil ministériel.

D’un coût global de 54 MDT, cette stratégie, dont une copie est parvenue à Webmanagercenter, est la «nième» stratégie élaborée, depuis l’accès du pays à l’indépendance, mais sans résultats tangibles.

Pour rappeler les deux plus récentes, elles remontent à 1992 et 1998. En dépit de ces stratégies, pratiquement, depuis les années 60, la production annuelle tourne autour de 300 mille tonnes en moyenne et les exportations autour de 20 mille tonnes.

Pour en mesurer la modicité, un pays de 8 millions d’habitants comme la Palestine occupée (Israël) produit chaque année 2,6 millions de tonnes d’agrumes dont 500 mille tonnes d’excellente qualité sont transformées chaque année.

Les objectifs

Pour revenir à la nouvelle stratégie, elle s’est fixé cinq principaux objectifs. Il s’agit de porter la production annuelle de 440 mille tonnes à 550 mille tonnes à l’horizon 2025 et à 650 mille tonnes à l’horizon 2030, et d’accroître les exportations de 20 mille tonnes actuellement à 35 mille tonnes en 2025 et à 50 mille tonnes vers 2030.

Dans cette perspective, un montant annuel de 300 mille dinars a été retenu pour la promotion. Le but est de diversifier les débouchés et de conquérir de nouveaux marchés.

Les trois autres objectifs consistent à augmenter les consommations des agrumes de 400 à 485 mille tonnes en 2025 et à 554 mille tonnes en 2030, de réduire le volume des pertes de 15 mille tonnes, de nos jours, à 5 mille tonnes d’ici 2030, et d’augmenter au cours de la même période la transformation de 5 mille tonnes actuellement à 25 mille tonnes en 2025 et à 50 mille tonnes en 2030.

Le document signale la création dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), pour un montant de 11 MDT, d’une unité de transformation.

Au plan qualitatif, sur les 650 mille tonnes programmées pour 2030, 150 mille tonnes seront de la variété maltaises et 10 mille tonnes d’oranges biologiques.

L’accent sera mis sur l’amélioration du rendement à l’hectare et de le porter de 18 tonnes à l’hectare actuellement à 22 tonnes à l’hectare d’ici 2030.

D’importantes incitations en vue

Pour atteindre ces objectifs, d’importantes mesures vont être prises en amont. La première consiste à promouvoir la formation professionnelle pour un montant de 11 MDT, à régénérer 400 hectares d’orangeraies, à programmer la production de boutures pour un million de dinars et à augmenter la prime d’arrachage des vieux orangers de 400 DT à 2000 DT.

Il est prévu de lutter contre les parasites pour un montant d’un million de dinars.

Mention spéciale pour la lutte contre le parasite Sératite. Un montant de 5,7 MDT pour combattre, sur 10 ans, cet insecte ravageur.

Autres mesures en amont : il est prévu, au rayon des eaux d’irrigation, de mettre à la disposition du principal site de production, en l’occurrence le Cap Bon, quelque 58 millions de mètres cubes annuellement, soit l’équivalent de la capacité de rétention d’un barrage comme celui de Ben Metir au nord-ouest.

Au chapitre de l’amélioration du rendement, il a été décidé, dans le cadre de cette stratégie, d’encourager l’élevage de bovins dans les orangeraies. A cette fin, une prime de 500 DT sera instituée pour chaque vache à l’hectare. La finalité est de fournir de l’engrais organique aux orangeraies, particulièrement aux exploitations biologiques.

Cette stratégie, confectionnée par le GIF, l’UTAP et le Centre technique des agrumes, énumère les insuffisances dont souffre actuellement le secteur des agrumes. Parmi celles-ci figurent le vieillissement des orangeraies au fort taux de 52%, notamment dans les zones de production (Cap Bon), la dispersion de la propriété (45% des exploitations s‘étendent sur moins d’un hectare) et la complexité de la situation foncière.