Les préparatifs pour la tenue du Sommet arabe à Tunis du 26 au 31 mars 2019 avancent rapidement.

Outre l’amélioration de l’environnement physique et la remise à neuf du Palais des congrès pour satisfaire aux exigences d’un événement aussi important, tous les détails concernant le séjour des délégations arabes invitées au sommet ont été réglés.

Pour Khemaies Jhinnaoui, ministre des Affaires étrangères, le sommet est un événement national et les Tunisiens de tous bords sont concernés et sont responsables de sa réussite. Le choix porté sur la Tunisie pour abriter ce sommet -qui devait se tenir au Bahreïn- dénote d’une reprise de confiance des pays arabes dans notre pays après des années (2011/2013) où les maladresses diplomatiques ou d’ordre protocolaire ont défrayé la chronique nationale et internationale.

C’est une commission nationale composée de plusieurs ministères, allant de la Santé à l’Equipement et impliquant bien évidemment ceux de la Défense et de l’Intérieur, qui a planché sur le programme pour que toutes les conditions de réussite du sommet soient réunies.

Le Sommet de Tunis se veut rassembleur et on s’attend à ce qu’une majorité des leaders arabes de haut niveau y participent. Nous pouvons citer l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Bahreïn et le Koweït. Pays dans lesquels s’est rendu le MAE.

L’Algérie sera représentée par le président du Parlement ; la Libye par le président du gouvernement d’Union nationale, Fayez El Sarraj. Par contre, la Syrie n’y sera pas représentée.

L’ordre du jour du Sommet n’a pas encore été fixé, mais pour la Tunisie, le défi serait d’essayer de réchauffer des relations tendues entre nombre de pays arabes et de remettre sur la table les problèmes fondamentaux de la région arabe dont le terrorisme, la sécurité, et bien entendu des questions d’ordre économique.

La Tunisie sera confrontée à un autre défi, celui de remettre la Palestine aux devants de la scène internationale après que les bouleversements qui ont secoué les pays arabes suite aux «révolutions» l’ont reléguée au second ou même au dernier plan.

Notre pays pourrait-il être un médiateur efficient entre le Qatar et ses grands frères «ennemis» du Golfe ?

Quelle serait la posture de la Tunisie si les pays arabes hostiles à l’Iran insistaient pour introduire dans les recommandations finales du Sommet de Tunis un paragraphe condamnant ce qu’ils considèrent comme un «interventionnisme» perse dans leurs affaires internes ?

Quelle pourrait être la position de Tunis si l’on profitait de ce sommet pour remettre sur le tapis la décision de plusieurs pays arabes de désigner la confrérie des frères musulmans comme une organisation terroriste ?

Quelle place accordera-t-on aux impératifs économiques dans les pays arabes à l’occasion de ce Sommet ?

Qu’apporterait la présence au Sommet du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, d’Alpha Condé (président de l’Union africaine), de Federica Mogherini (haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la Politique de sécurité/vice-présidente de la Commission européenne) ou du président du Congrès islamique, outre le prestige de l’assistance ?

Nombreuses sont les questions qui se posent d’elles-mêmes à propos de ce sommet alors que les attentes des peuples désenchantés par des décennies de défaites et de compromissions se réduisent comme peau de chagrin.

En attendant, Tunis a tenu cette année à offrir aux participants au Sommet arabes une ambiance festive. Car, en marge de ce Sommet, il y aura entre autres de la musique sur l’Avenue Habib Bourguiba et un grand gala à la Cité de la Culture de Tunis.

A.B.A