Le président de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Oussama Kheriji, a mis en garde contre la fuite des ingénieurs tunisiens, appelant le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de mettre un terme à ce phénomène.

S’exprimant, jeudi 31 janvier, lors d’une conférence sur le thème “la transition énergétique en Tunisie: quelles perspectives pour l’ingénieur tunisien”, il a rappelé que les ingénieurs tunisiens font face à la détérioration de leurs salaires, notamment dans le secteur privé, outre le blocage des recrutements dans le secteur public.

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“Le phénomène de fuite des ingénieurs a enregistré une hausse alarmante”, déplore Kheriji, précisant que “le salaire de nombre de jeunes ingénieurs recrutés dans le secteur privé s’élève à 300 dinars par mois”. Il évoque “une fragilité” au niveau du recrutement des ingénieurs dans le secteur privé à la lumière de l’absence de toute loi qui fixe le niveau de salaire ce qui pousse plusieurs d’entre eux à quitter le pays.

Il a également dévoilé qu’un projet de loi organisant le métier d’ingénieur devra être examiné par le gouvernement avant son adoption et sa présentation à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en avril prochain.

Expliquant les causes de la fuite de ces compétences, Kheriji a évoqué le blocage des recrutements dans le secteur de la fonction publique au cours des trois dernières années, la hausse du taux de chômage au sein des ingénieurs outre la chute des salaires des nouvelles recrues.

Le responsable a, par ailleurs, mis en garde contre les impacts dangereux de la fuite des ingénieurs tunisiens notamment ceux spécialisés dans les secteurs innovants comme l’informatique et les TIC.

Le nombre d’ingénieurs tunisiens diplômés des instituts et des universités tunisiennes a augmenté atteignant 4 mille en 2010, et 8 mille actuellement. Le nombre d’ingénieurs affiliés à l’OIT atteint actuellement près de 70 mille et les prévisions tablent sur 100 mille sur les trois prochaines années.

La conférence est organisée à l’initiative de l’OIT, la fondation allemande Konrad Adenauer, outre l’association des tunisiens diplômés des universités allemandes (ATDUA) et l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME).