En ces moments de turbulences touchant la qualité du service public particulièrement l’éducation, la Tunisie aurait une prédisposition à négliger le socle républicain sur lequel elle est basée. 

Notre modèle républicain s’est toujours harmonisé et agencé autour d’un dessein spécifique du service public, à qui nous citoyens avons choisi de livrer le déterminant des fonctions vitales, souveraines et aussi collectives. Profiter de l’éducation à l’école, d’infrastructures diversifiées, de la culture, du transport, de la santé… toutes ces fonctions sont garanties par les agents publics dans le respect des valeurs traditionnelles de neutralité, de justice et d’accessibilité citoyenne.

Ces valeurs devront être le socle de notre service public et devront éclairer chaque jour l’action de plus de dix millions de citoyens. Aussi bien les citoyens que les agents publics devront les faire durer, devront les répandre, devront les véhiculer et surtout les défendre dans leur action quotidienne. Chacun de nous doit l’apercevoir chaque jour dans notre vie quotidienne.

Garants de l’égalité, les services publics devront permettre à tous les citoyens d’accommoder d’un droit d’accès valable, efficace et tangible aux services publics. Dans les établissements d’enseignement et les hôpitaux, ils doivent défendre la dignité du peuple. Ils préservent le respect au droit d’accès, permettant un traitement égal de chaque citoyen sollicitant le service public.

Garants de l’égalité effective, ils sont ainsi au cœur de la répartition sociale et territoriale en Tunisie ; ils assurent le filet de sécurité dans une société de plus en plus exigeante.

Si de plus en plus de Tunisiens ont pour objectif primordial la commune afin de répondre à leurs préoccupations, cela n’est pas dû au hasard. Récemment, l’action de proximité des agents publics sur le terrain a créé une captivité profonde de nos concitoyens au nouveau modèle communal, un embryon de preuve de la qualité du service public de proximité. Ils constatent les valeurs qui les animent, et du bien-fondé de ce modèle, qui devra réussir et qui exige l’engagement de tous.

À environ un an des prochaines élections, il faut espérer de découvrir de nouvelles propositions politiques qui valorisent encore plus notre service public, améliorant son fonctionnement. Nous tous devrons comprendre et surtout prendre conscience de l’impérieuse nécessité de réaffirmer ces valeurs partagées. Outre déchirer le tissu social des Tunisiens, en les opposant les uns contre les autres, la discussion essentielle demeure dans le choix de société que nous afficherons pour l’avenir.

À travers l’acharnement envers le secteur public et ses fonctionnaires, c’est l’esprit public et républicain qui est ciblé. Il est essentiel de faire savoir à nos enfants ces valeurs en apparence traditionnelles, mais qui sont plus que jamais pertinentes, et même de dignité, pour garantir la cohérence sociale. Notre service public et à travers lui nos communes, sont l’ADN de la Tunisie, indispensables à la pérennité de notre modèle républicain.

Chiheb BEN AHMED