Le peuple tunisien doit rester vigilant face aux tentatives de confiscation de la révolution par la coalition au pouvoir et lutter contre les choix et politiques antipatriotiques qu’elle ne cesse d’imposer. C’est l’appel lancé par des partis d’opposition, lundi 14 janvier 2019, jour anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011.

Ils appellent le peuple tunisien à se battre pour préserver les acquis de la révolution, en défendre les droits et à soutenir les revendications sociales et les mouvements de protestation légitimes.

Ils réclament également la publication immédiate de la liste définitive des martyrs et blessés de la révolution.

Ainsi, dans un communiqué, le Front populaire a appelé le peuple tunisien à la “résistance populaire” pour défendre la souveraineté nationale et protéger ses droits sociaux et ses acquis démocratiques.

Tout en réaffirmant son adhésion aux différentes formes de militantisme du peuple et plus particulièrement la classe ouvrière et les catégories appauvries, il exprime son soutien leurs protestations et son appui à leurs revendications légitimes pour l’emploi, la justice sociale et la dignité. Dans cet ordre d’idées, le parti dénonce les politiques adoptées par la coalition au pouvoir qui demeure dépendante des sphères financières mondiales.

Il met également en garde contre les pratiques adoptées par le chef du gouvernement pour reproduire le même système issu des élections de 2014 et qui a conduit le pays au bord du gouffre.

Le Front populaire réaffirmé aussi l’attachement à la révélation de toute la vérité sur l’appareil secret du mouvement Ennahdha et à la détermination des principaux responsables des assassinats politiques, de l’envoi des jeunes dans les foyers de tension et de la montée du terrorisme au cours des dernières années.

“Ce dossier figure au cœur des priorités nationales. Il représente la condition sine qua non pour instaurer une vie politique démocratique, organiser des élections libres et intègres et protéger les établissements de l’Etat contre toute infiltration et affaiblissement”, a-t-il ajouté.

Pour sa part, le parti Ettakatok demande le pouvoir judiciaire de traiter les affaires qui lui ont été confiées, dont celle concernant l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et l’affaire de l’appareil secret du mouvement Ennahdha.

Tout en réclamant la publication immédiate de la liste définitive des martyrs et blessés de la révolution, il met l’accent sur l’impérieuse nécessité de poursuivre le processus de la justice transitionnelle, sur la base des conclusions de l’Instance Vérité et Dignité.

Le Courant démocrate plaide en faveur de la publication de la liste officielle des martyrs et blessés de la révolution et de la réalisation de la plénitude des objectifs de la révolution, à travers la consécration de la démocratie et de la souveraineté nationale, la construction de l’économie nationale et l’instauration de la justice sociale et régionale.

A l’occasion du 8e anniversaire de la révolution, il juge également indispensable de mener à terme le processus d’élection des membres des instances constitutionnelles, à l’abri des tiraillements politiques et des calculs partisans étriqués.

Le parti estime que le pouvoir judiciaire doit assumer sa responsabilité dans la révélation de la vérité sur les fuites et les suspicions qui pèsent sur lui et travailler en toute neutralité et indépendance pour consacrer la primauté de la loi.

L’affaire ne concerne pas uniquement les assassinats politiques, les fuites et les suspicions d’infiltration et d’instrumentalisation des établissements de l’Etat, mais aussi la sécurité et la stabilité de la Tunisie et de son processus de transition démocratique.

“En dépit de certaines rechutes, la révolution va continuer, sous l’impulsion des catégorie populaires opprimées et des forces politiques et civiles attachées à la réalisation de la plénitude des objectifs de la révolution”, a pour sa part indiqué le Parti des patriotes démocrates unifiés (PPDU).

Il a également réaffirmé l’engagement à continuer son militantisme pour faire face aux choix antipatriotiques de la coalition au pouvoir et jeter les fondements de la République social-démocrate.

A ce propos, le Courant démocrate appelle les Tunisiens à rejoindre les forces patriotes pour défendre leurs conditions de vie et leurs acquis, notamment les libertés collectives et individuelles.

De son côté, le Congrès pour la République (CPR), dans un communiqué, se dit craindre les manœuvres de certaines parties au pouvoir pour reporter les prochaines élections législatives et présidentielle.

Inquiet face à une éventuelle amplification de la crise politique, économique et sociale que travers le pays, le CPR affirme son soutien absolu à tous les mouvements sociaux, civils et pacifiques pour l’emploi et le développement et son appui aux revendications légitimes des enseignants.

Le Congrès pour la République réaffirme aussi sa fidélité au sang des martyrs et son engagement total à défendre les revendications de la Révolution pour la liberté, la dignité, le développement et la souveraineté nationale.