Le rythme d’octroi des crédits aux ménages tunisiens a régressé de 48% durant les 9 premiers mois de l’année 2018, sous l’effet de l’augmentation du taux d’intérêt directeur de la Banque centrale de Tunisie (6,75% actuellement), selon une analyse de l’Institut national de la consommation (INC) publiée lundi 17 décembre.

La même source a fait savoir que l’encours des crédits aux particuliers a connu une augmentation de 1,983 milliard de dinars en 2017, de 1,895 milliard de dinars en 2016 et de 1,089 milliard de dinars en 2015. Toutefois, cette tendance a enregistré un fléchissement en 2018.

Selon les statistiques de la BCT, l’encours des crédits non remboursés ou faisant objet de litiges a augmenté de 15,9% durant la période 2016-2017, passant de 793 millions de dinars en 2016 à 919 millions de dinars en 2017, ce qui reflète l’incapacité d’une certaine catégorie des clients à honorer leurs engagements malgré les garanties imposées par les banques.

L’analyse de l’Institut national de la consommation fait également état d’une augmentation de 120% de l’encours des crédits destinés aux ménages entre décembre 2010 et septembre 2018.

L’INC attire l’attention sur l’évolution de l’endettement des ménages, estimant que la tendance haussière de ce taux, en l’absence des garde-fous nécessaires, est de nature à favoriser la fragilité du système financier. Le taux d’endettement des ménages a atteint 31% en 2017, contre 29,1% en 2014.

Il considère par ailleurs que la contribution de la consommation dans la croissance économique reste faible à cause l’ampleur du secteur parallèle. Les crédits de consommation accordés par les banques ne contribuent ainsi pas à la croissance et ne favorisent pas la dynamique économique dans la mesure où ils ne reviennent pas au circuit bancaire.