La réhabilitation des sebkhas adjacentes à Chott el Jerid près de la vieille oasis de Degache (gouvernorat de Tozeur) commence à donner ses fruits après 15 ans de son lancement, lorsque des agriculteurs de Degache y avaient planté des palmiers, des olives et des arbres fruitiers.

L’expérience a eu un engouement croissant chez les jeunes de la région, au cours des huit dernières années après la révolution. Ils ont développé des techniques pour surmonter les défis de la salinité des sols qui dépasse 10 g, outre l’évacuation des eaux de drainage qui empêchent l’émergence de toutes cultures.

Les agriculteurs ont, d’abord, défriché le terrain, puis ils ont renouvelé la terre sur une profondeur de 1,5 m jusqu’à la couverture complète de la couche supérieure de la sebkha par une nouvelle terre fertile extraite des carrières et mélangée à des engrais uniquement organiques. Ce travail a nécessité une année d’effort continu.

Pour l’irrigation, ils ont drainé l’eau des puits creusés spécifiquement près de la ville de Degache à une distance d’environ 2 km en installant des conduites, type bagataire. Ils ont aménagé des bassins pour la collecte de l’eau. Certains exploitants ont opté pour la technique d’irrigation goutte à goutte pour mieux économiser l’eau.

La réhabilitation des sebkhas a donné des résultats remarquables, selon les agriculteurs. Les dattes produites dans ces nouveaux périmètres sont de haute qualité et d’un grand calibre. La production y est particulièrement prolifique aussi bien pour les palmiers que pour les oliviers.

Malgré ce succès, les agriculteurs sont confrontés au problème foncier. Comme solution, ils proposent au ministère de l’agriculture de leur concéder ces terres domaniales et réclament, en outre, de nouveaux puits pour faire face à la salinité des sols.