La lutte contre la cybercriminalité et la manipulation politique sur les réseaux sociaux passe, essentiellement, par la mise en place d’un cadre déontologique adéquat, a indiqué mercredi le directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) Néji Jalloul.

Lors d’un colloque organisé par l’institut sur les réseaux sociaux, Jalloul a expliqué que des pages facebook sont à l’origine des crises et tensions sociales et dont le contenu suscite le désenchantement des Tunisiens. Il a appelé à moraliser les réseaux sociaux eu égard au nombre important de ses utilisateurs en Tunisie.

” Sur une population d’environ 11 millions, la Tunisie compte au début de l‘année 2018, 7 millions et 100 000 utilisateurs facebook “, a indiqué Jalloul soulignant que le grand Tunis compte le plus grand nombre d’utilisateurs avec plus de 3 millions de personnes connectées à Facebook avant Sfax (770 000 utilisateurs), Sousse (490 000 utilisateurs) et Nabeul (370 000 utilisateurs).

Dans une déclaration à l’agence TAP, Mayssa Zarzni, experte en sécurité cybernétique a rappelé que les réseaux sociaux sont devenus un outil principal d’infiltration et d’espionnage dans tous les pays du monde. ” Les réseaux sociaux sont de nos jours des espaces d’orientation de l’opinion publique et interviennent dans la prise de la décision nationale “, a-t-elle expliqué. Elle a souligné que ces nouveaux médias constituent, également, un espace pour la propagation des rumeurs qui pourraient porter atteinte à la sécurité nationale. ” A quelques mois des élections, nous devons sensibiliser l’opinion publique aux dangers de l’espace cybernétique en tant qu’outil de manipulation politique “.

Mongi Zidi, chercheur à l’université, a expliqué que le problème n’est pas dans ces nouveaux outils de communication, mais plutôt dans leur contenu.

Selon lui, il s’agit d’un nouveau type de sociabilité qui fait appel à une nouvelle éducation, préconisant l’éducation aux médias pour apprendre aux jeunes à mieux traiter avec le contenu de ces nouveaux médias. Une responsabilité qui incombe à la famille, aux médias et aux établissements scolaires, estime-t-il.

Chokri Terzi, conseiller du chef du gouvernement chargé de la jeunesse a pour sa part affirmé que la lutte contre la cybercriminalité ne peut en aucun cas se faire au détriment des libertés individuelles qui sont garanties par la loi.

Rami Mahfoudh, responsable du département de la jeunesse à l’ITES, a indiqué que ce colloque s’inscrit dans le cadre de l’élaboration d’une étude sur les jeunes et la cybercriminalité qui sera prête dans 3 mois.