“Si le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le président du bureau exécutif du Mouvement Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, quittent leurs postes, le pays n’en souffrira pas”.

C’est Béji Caïd Essebsi, président de la République, qui l’a affirmé, lundi 24 septembre 2018 lors d’une interview qu’il accordée à la chaîne Al Hiwar Ettounsi, en allusion au conflit qui les opposent.

Invité de l’émission “la Tunisie aujourd’hui” animée par Mariem Belkadhi et diffusée sur la chaîne de télévision Al-Hiwar Attounsi, le chef de l’Etat a souligné que “si Hafedh Caïd Essebsi quitte Nidaa Tounes, je n’en pleurerai pas. Bien qu’il soit mon fils, je ne suis pas habilité à lui conseiller de quitter le Mouvement Nidaa Tounes”.

“Ce n’est pas moi qui l’ai placé à la tête du bureau exécutif de Nidaa Tounes”, se défend le président de la République, jugeant souhaitable qu’il (Hafedh Caïd Essebsi) choisisse de son propre gré de quitter le parti. “Rien n’empêche les membres du Mouvement Nidaa Tounes de limoger Hafedh Caïd Essebsi. Le congrès de Nidaa aura lieu en janvier 2019 et que le meilleur gagne”, a-t-il dit, se déclarant insatisfait du rendement du parti.

Concernant le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le chef de l’Etat a déclaré en substance : “C’est bien moi qui ai choisi Youssef Chahed et je crois avoir fait le bon choix. Toutefois, en cas de problème, il semble judicieux de rectifier le tir”.

A ce propos, il a conseillé Youssef Chahed de clarifier sa position et d’appliquer l’article 98 de la Constitution en se rendant au Parlement pour demander un vote de confiance sur la poursuite de l’action du gouvernement.

En vertu de l’article 98 de la Constitution, “la démission du chef du gouvernement vaut démission de l’ensemble du gouvernement. La démission est présentée par écrit au président de la République qui en informe le président de l’Assemblée des représentants du peuple.

Le chef du gouvernement peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple un vote de confiance sur la poursuite de l’action du Gouvernement. Le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple. Si l’Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au gouvernement, il est réputé démissionnaire.

Dans les deux cas, le président de la République charge la personnalité la mieux à même d’y parvenir à former un gouvernement conformément aux dispositions de l’article 89”.

Le chef de l’Etat de poursuivre: “Je n’ai rien contre Youssef Chahed et si c’était le cas, j’aurais appliqué l’article 99 de la Constitution”.

En vertu de l’article 99 de la Constitution, le président de la République peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple, deux fois au maximum durant tout le mandat présidentiel, le vote de confiance sur la poursuite de l’action du gouvernement. Le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple.

Si l’Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au gouvernement, il est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le président de la République charge la personnalité la mieux à même d’y parvenir à former un gouvernement, dans un délai maximum de trente jours, conformément aux paragraphes 1er, 5 et 6 de l’article 89.

Si le gouvernement n’est pas formé dans le délai prescrit ou s’il n’obtient pas la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple, le président de la République peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et appeler à des élections législatives anticipées, dans un délai de quarante-cinq jours au minimum et quatre-vingt-dix jours au maximum.

Si les deux fois, l’Assemblée renouvelle sa confiance au gouvernement, le président de la République est réputé démissionnaire”.

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