Les dernières lois des finances (de 2017 et 2018) ont nui aux entreprises économiques et au secteur organisé, a affirmé Samir Majoul, président de l’Union tunisienne du l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), lors de la conférence nationale sur les orientations économiques et sociales inscrites dans le cadre de la loi des finances 2019, tenue vendredi 14 courant au Palais des Congrès, à l’initiative de la présidence du gouvernement.

Il a précisé, dans le même cadre, que certaines dispositions sont parachutées et ont été adoptées en un temps très court et en parfaite contradiction avec les négociations qui ont lieu entre l’organisation patronale et le gouvernement, ce qui est inacceptable.

Majoul a appelé tous les partis politiques à éviter le double discours sur les réformes et les questions économiques et sociales.

Il a, également, exhorté les députés à éviter le populisme et à se débarrasser des calculs politiciens restreints dans leur interaction avec les questions politiques et sociales, s’agissant surtout du dossier des réformes économiques et la quête d’un mécanisme permettant d’accélérer l’examen des projets de lois à vocation économique.

Pour lui, la loi des finances pour l’exercice 2019, devrait reposer sur l’allègement de la pression fiscale sur l’entreprise économique, l’encouragement de l’épargne, l’investissement et l’exportation, la création de nouveaux postes d’emplois et la lutte contre le commerce.

Il a souligné la portée du financement des PME et leur restructuration, l’allègement et la rationalisation des dépenses publiques, outre la révision de la fiscalité infligée à certains secteurs profondément impactés par les dernières lois des finances.

Majoul a demandé à ce que la loi des finances pour l’exercice 2019 soit un nouveau départ pour le redressement de l’économie nationale avec la prise de décisions audacieuses à même d’ouvrir de nouveaux horizons pour les nouveaux promoteurs, surtout dans les régions intérieures, outre la restructuration des entreprises en difficultés économiques et financières.

Il a, également, recommandé de mettre en place une stratégie nationale claire afin de faire face à la contrebande et au commerce parallèle qui a envahi tous les domaines et causé la fermeture de plusieurs entreprises, de grosses pertes pour le trésor de l’Etat et la mise au chômage de plusieurs employés et cadres.

Il a mis l’accent sur l’importance de rationaliser la subvention et de l’orienter vers les catégories démunies, de réformer les caisses sociales pour qu’elles puissent répondre à leurs engagements envers leurs adhérents ayant atteint l’âge de la retraite, afin qu’elles ne deviennent pas une charge pour l’Etat et la communauté nationale.

Il faut, a-t-il préconisé, prendre les mesures nécessaires pour remédier à ces problématiques et engager les réformes, ajoutant “il se peut que ce soit la dernière chance pour sauver la situation, nous n’avons pas beaucoup de choix et aujoud’hui il s’agit de réhabiliter la valeur travail, d’impulser l’investissement et d’améliorer la productivité”.

Le président de la Centrale patronale a souligné que la bataille n’est pas entre le propriétaire de l’entreprise et le salarié, entre l’UTICA et l’UGTT ou encore cette dernière et le gouvernement mais consiste essentiellement en la lutte contre l’extrémisme, le chômage, la pauvreté et la marginalisation, rappelant que la loi des finances sera présentée à l’ARP le 15 octobre prochain pour être adoptée le 10 décembre et que le chef du gouvernement peut décider des réformes à même d’accélérer la réforme économique.