Vingt-cinq ans après, l’heure du bilan a sonné pour le dialogue entre l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) et la Méditerranée, engagé en 1994 à l’initiative du Conseil de l’Atlantique du Nord. Bilan et, surtout, analyse des perspectives.

Dans ce cadre, le bureau du secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques et la Politique sécuritaire a commandité au German Marshall Fund (GMF), un think tank non-partisan, une étude, lancée en 2017, et destinée à analyser le statut et les perspectives de ce dialogue –et plus particulièrement le programme de partenariat avec sept pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Mauritanie, Maroc et Tunisie), «à la lumière des changements dans l’environnement sécuritaire et la stratégie de l’Alliance». Et pour les besoins de laquelle ses auteurs ont fait parler des responsables et des experts du Nord et du Sud de la Méditerranée et des parties prenantes à l’intérieur et à l’extérieur de l’OTAN.

Tout en rappelant que ce dialogue a été «tiré dans une large mesure par les perspectives et les suggestions venant du Sud», l’étude constate «la résurgence de l’intérêt de l’Alliance dans une initiative qui a évolué depuis son lancement en 1994». L’idée que la sécurité transatlantique et méditerranéenne «sont étroitement liées» est «aujourd’hui plus évidente qu’à n’importe quel point de l’histoire de l’Alliance», insiste la même source. Pour la simple raison que les questions de terrorisme, migration, sécurité humaine et stabilité régionale, qui dominent les débats politiques, rendent plus évident le besoin de «renforcer le besoin» de favoriser une «communauté sécuritaire partagée en termes politique et pratique».

Bref, les priorités sécuritaires, des deux côtés de la Méditerranée, et «à travers l’Atlantique» «ont convergé», plaçant de ce fait des questions comme la lutte anti-terrorisme et la sécurité humaine «en tête des agendas au Nord et au Sud. De même, le contrôle des frontières, la cybersécurité, etc. «sont en train de forger les politiques dans la région et seront des soucis centraux pour le partenariat sécuritaire au cours des années à venir.

Une stratégie plus explicite pour le Sud 

C’est pour cette raison que l’étude recommande à l’OTAN d’«articuler une stratégie plus explicite pour le Sud» qui produira des «dividendes». Car, en plus du fait que la Méditerranée et les partenariats sécuritaires méditerranéens «sont parmi les domaines les plus prometteurs pour la coopération OTAN-Union européenne, «l’incertitude au sujet de la stratégie de l’Alliance vers le Sud mènera à l’incertitude au sujet de l’avenir des partenariats méditerranées».

En dépit d’«attitudes négatives» de l’opinion publique et de l’élite qui «demeurent un défi, un défi gérable», l’étude entrevoie des possibilités de développement du partenariat avec les pays de la rive sud de la Méditerranée engagés avec l’OTAN. Des pays qui, selon l’étude, «s’accordent largement sur le besoin pour un dialogue multilatéral, plus régulier, et plus concentré, y compris avec des formats plus diversifiés et informels».