Djerba, l’île des rêves comme on la surnomme, retrouve enfin son souffle, après des années de difficultés. Ses habitués vont pouvoir retrouver son visage d’antan, car une nouvelle dynamique y est palpable aujourd’hui, à plus d’un niveau, et le rythme de vie, diurne comme nocturne, s’y est accéléré….

Dans un entretien avec l’agence TAP, à Djerba, en marge de la cérémonie d’inauguration d’un nouveau centre commercial, le gouverneur de Médenine, Habib Chaouat, a formulé l’espoir que “cela puisse envoyer un appel aux investisseurs nationaux et internationaux, pour orienter leurs investissements vers l’île mais aussi vers toute la région du sud-est dont le potentiel est énorme et dont la stabilité sécuritaire est totalement maîtrisée”.

Il a également souligné que “la dynamique de la gouvernance locale que connaît aujourd’hui l’île, à travers déjà la mise en place de trois conseils municipaux, en attendant les autres conseils, s’associe à la dynamique économique dont témoigne la reprise du secteur touristique, mais aussi l’achèvement de plusieurs projets d’envergure, à l’instar de l’entrée en exploitation de la station de dessalement de l’eau de mer, l’inauguration du Centre commercial BourgoMall, le plus grand du sud tunisien et dont la capacité d’emploi est de 500 emplois directs et de 1.500 indirects, …pour redonner espoir aux habitants de l’île en la possibilité d’une véritable relance”.

“A Djerba, quand le tourisme va, tout va”, a-t-il encore lancé. “Nos hôtels affichent complets pour toute la saison estivale. Sur les 20 hôtels qui ont dû fermer leurs portes durant les dernières années, une dizaine a rouvert. Ceux qui sont toujours fermés le sont pour des affaires juridiques liées à la question de l’endettement. Cette dynamique touristique est un levier de développement économique local, car plusieurs secteurs en dépendent (restauration, artisanat, loisirs…)”, a-t-il ajouté.

Comment maîtriser le commerce parallèle ?

Au sujet du commerce parallèle, notamment celui des carburants, très visible dans les rues de l’île et qui s’exerce au su et au vu des autorités, le gouverneur a souligné que “le commerce parallèle est un enjeu commun à toutes les régions frontalières dans le monde. C’est vrai que cela a pris chez nous une ampleur très importante, mais la lutte contre ce phénomène est une approche globale qui doit associer le traitement sécuritaire au traitement économique, pour offrir des perspectives aux jeunes qui trouvent aujourd’hui refuge dans l’informel. Et c’est cela notre objectif qui ne sera atteint qu’à travers la réalisation de projets importants, publics ou privés, capables d’absorber le nombre important de chômeurs, tels que celui du nouveau centre commercial. Et là encore, je saisis l’occasion pour inciter les investisseurs locaux surtout à contribuer à l’effort national de développement”.

Concernant les coupures répétitives de l’eau potable durant la saison estivale, un sujet qui a longtemps préoccupé les habitants de l’île, Habib Chaouat a fait savoir que “les tensions sur les ressources en eau augmentent fortement sur l’île durant la saison touristique, ce qui a été à l’origine des coupures durant les années précédentes. Mais l’entrée en exploitation de la station de dessalement va permettre de résoudre progressivement ce problème non seulement au niveau de l’île mais aussi pour les régions avoisinantes. Et j’espère que le même effort consenti par les médias pour repérer les défaillances sera fourni pour décrire les avancées”.

Cependant, Habib Chaouat semble oublier juste qu’un train qui arrive à l’heure ne fait pas l’événement.