De l’espoir, du rêve et de l’enthousiasme pour construire une Tunisie nouvelle optant pour un modèle de société altruiste et respectueux de l’environnement, c’est le message porté par le documentaire “La Révolution est Là “de la journaliste Teycir Ben Naser, projeté, jeudi soir, en avant première, à Ciné Madart Carthage, dans le cadre du cycle de Projection ” Les jeudis de Rosa Luxemburg “.

Sous forme d’un road-movie de 52mn, le documentaire “La Révolution est là” explore à travers les routes de la Tunisie les initiatives citoyennes qui impactent positivement la réalité au niveau local.

Parlant de l’idée du film, Teycir Ben Naser a fait savoir à l’agence TAP qu’elle voulait mettre en image les gens qu’elle a rencontré lors de son travail journalistique dans le cadre de sa rubrique “Carnets d’initiatives” dans la plateforme collective indépendante “Nawaat” en précisant : “Mon objectif est de montrer l’impact positif de ces initiatives sur la société et l’altruisme qui animent les porteurs de ces projets”.

C’est à bord d’un louage que la réalisatrice va à la rencontre d’hommes et de femmes qui participent à la construction d’un nouveau modèle de société en rupture avec un modèle libéral axé sur l’individualisme et en prônant une démarche altruiste et humaniste. Le film propose, ainsi une immersion dans la Tunisie de l’espoir et des possibles en racontant les histoires de citoyens ordinaires motivés par le bien commun et leur rêve d’une Tunisie meilleure. Chaque initiative individuelle offre des solutions concrètes à l’échelle locale et opère même des changements positifs dans la vie quotidienne des gens. A l’exemple des initiatives personnelles des deux institutrices de français Hager Bejaoui et Sana Oueslati dans le lycée secondaire de Fernana. A travers un club de cinéma et un club de français, les deux institutrices inculquent à des lycéens portés par le désespoir et le fatalisme la confiance en soi et les notions de citoyenneté et de responsabilité. L’impact positif dans le lycée est palpable à travers les années comme le souligne le directeur du lycée dans le documentaire avec la baisse de la violence et les résultats du bac qui ont passé en deux ans de 14,5% à 34,66%.

Porté par la musique poétique du groupe pop-soul français Bénarès et les vastes espaces naturels tunisiens, “La Révolution est là” met en avant des formes discrètes de résistance, dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la culture, et de la gouvernance. Le choix du “road-movie” comme forme cinématographique permet à la réalisatrice de confronter d’une manière subtile et délicate deux perceptions de la révolution tunisienne.

La vision noircie et amère des passagers rencontrés dans le louage se superpose à celle de l’espoir de reconstruire une Tunisie nouvelle. Ainsi, le “road- movie” permet à Taycir Ben Naser de proposer une lecture à la fois profonde et délicate de la réalité tunisienne loin d’une analyse unilatérale.

Teycir Ben Naser a débuté sa carrière en tant que journaliste, avec reporters de l’espoir, colibris, et le courrier de l’Atlas. Elle collabore avec Nawaat depuis 2014 dans le cadre de la rubrique ” Carnets d’initiatives ” qui se veut comme une courroie de transmission d’initiatives discrètes qui impactent positivement la réalité.

En 2014 elle réalise un court-métrage documentaire : ” Chenini, la résistante “. qui a remporté le Prix du premier festival de reportages citoyens ” Visages de Tunisie “