A Béja, Le Kef, Siliana, Jendouba, Mahdia et Bizerte, “pus de 80% des habitants de ces régions ignorent tout sur les mécanismes de la démocratie participative”. C’est en tout cas ce que révèle un sondage de l’Institut tunisien pour la démocratie et le développement dont les résultats ont été présentés, mercredi 23 mai au cours d’une conférence de presse à Tunis.

Selon ce sondage, les interviewés dans les six gouvernorats n’ont aucune idée des notions de “budget participatif”, de “mode de participation aux affaires locales” et de “suivi des projets” ni sur les “mécanismes de reddition de compte”.

La directrice exécutive de l’Institut, Fedia Guesmi, a indiqué que les résultats du sondage ont montré la faiblesse du niveau des services municipaux dans ces régions, expliquant que l’Institut présentera les résultats du sondage aux présidents des municipalités qui prendront leurs fonctions au milieu du mois de juin prochain.

Le sondage, un projet élaboré par l’Institut pour encourager les électeurs au vote pour le scrutin municipal (6 mai 2018), montre une désaffection de l’électorat dans ces régions. Un désintéressement que Mme Guesmi explique par le climat de tension qui a prévalu entre les listes candidates durant toute la campagne électorale, en plus des perturbations climatiques enregistrées dans les régions du nord ouest et la longue distance séparant les bureaux de vote des agglomérations dans les zones rurales en particulier. Elle appelle l’instance électorale à reconsidérer la répartition des centres de vote.

La responsable a également fait observer que la faible campagne médiatique menée par l’Instance électorale pour sensibiliser à l’importance du scrutin municipal a affecté la proportion du vote dans les municipalités nouvellement créées.

Pour y remédier lors des législatives et présidentielle de 2019, Mme Guesmi propose une meilleure implication de la société civile, y compris les associations locales, dans les activités de sensibilisation et de mobilisation.

Le président de l’Institut, Ilyes Zine, a annoncé que cette expérience sera généralisée à toutes les régions lors des élections de 2019.

Le sondage a été réalisé entre le 29 avril et le 4 mai 2018 sur un échantillon de 16.646 personnes dont 53% d’hommes. 38,4% des répondants étaient âgés entre 18 et 35 ans, contre 36% âgés entre 36 et 60 ans.