Des représentants de la société civile appellent à faire face à la violence politique contre les femmes lors des campagnes électorales et à mettre en place les mécanismes nécessaires pour renforcer la participation de la femme rurale aux élections.

Cette recommandation est issue d’une rencontre nationale sur les recommandations ministérielles pour l’élaboration des politiques d’égalité de genre en Tunisie et dans la région euro-méditerranéenne”, tenue les 17 et 18 avril à Tunis, à l’initiative de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD).

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet “plateforme régionale pour l’égalité de genre” soutenu par l’Initiative féministe Euro-Med (IFE) et financé par l’Union européenne (UE).

L’objectif de cette rencontre est d’évaluer la mise en application par les pays concernés, des conclusions ministérielles relatives à la politique d’égalité des sexes dans la région, issues de la conférence Euro-méditerranéenne de la société civile sur les droits des femmes.

Les pays ciblés sont la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, la Palestine, le Liban et la Jordanie.

La directrice exécutive de l’association AFTURD a fait savoir que parmi les recommandations de la société civile tunisienne, figure, particulièrement, l’appui à la participation des femmes dans les sphères de décision en adoptant la parité dans les organes dirigeants et les partis.

Des représentants de la société civile ont insisté, a-t-elle dit, sur la mise en place de sanctions contre les médias publics et privés pour le non-respect de la règle de la parité dans le cadre de leur couverture médiatique. Ils ont revendiqué aussi la mise en place des mécanismes nécessaires pour l’application de la loi intégrale de lutte contre la violence faite aux femmes, en publiant les réglementations y afférents.

D’autres recommandations ont porté sur l’application de la loi relative à la lutte contre la traite des personnes et l’interdiction du travail domestique des filles outre l’appui financier des associations féminines.

De son côté, la directrice générale des affaires de la femme et de la famille au ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des personnes âgées, Imen Zahouani Houimel, a souligné que le département a organisé, en collaboration avec la société civile, des sessions de formation au profit de 600 conseillères, dans le cadre du renforcement de la participation de la femme à la vie publique.

Les bénéficiaires de ces formations avaient assuré, à leur tour, en collaboration avec les délégations régionales de la femme, des campagnes de sensibilisation dans 350 communes à travers le pays au profit de femmes et de familles afin de les inciter à participer aux élections municipales du 6 mai 2018.

D’autres sessions de formation se tiendront, a-t-elle annoncé, au profit des candidates aux élections municipales, sur les droits de la femme et les méthodes de communication.

Le ministère de la Femme a mis en place plusieurs programmes pour l’autonomisation économique de la femme, dont le programme de développement de l’entrepreneuriat féminin “RAIDA” (2016-2020), qui a favorisé l’octroi de crédits pour la création de plus de 2000 projets, a-t-elle précisé, annonçant que 8000 autres projets seront lancés avant 2020.

La secrétaire générale de l’association, Mounira Hammami, a rappelé les résultats de la conférence Euro-méditerranéenne de la société civile sur les droits des femmes qui a eu lieu au Caire les 22 et 23 novembre 2017.