Pour ceux qui se demandent pourquoi la Russie n’est pas intervenue pour repousser l’agression des pays terroristes sur la Syrie, et qui l’en blâment, voici en bref les explications, données par un militaire, officier supérieur de grande expérience, sur les différents types d’agression et leurs portées tactiques et stratégiques.

Il faut savoir que l’éventualité d’une guerre était très élevée (estimée à 90%) au début, lorsque les menaces se succédaient et que la séance du Conseil de sécurité a été levée sur un échec (triple veto le 10 avril 2018), laissant entrevoir que les voies diplomatiques étaient fermées.

En tant que militaire, suivre l’évolution des données, des positions, des déclarations, des menaces, des tons employés, des contacts, des négociations, des réactions, des messages médiatiques … en temps et en heure est primordial pour déterminer à quel type d’agression il faut faire face. Et dans ce cas d’espèce, la probabilité d’une agression a été réduite à 25% le 13 avril 2018.

Cette baisse est due aux messages envoyés par le camp de la résistance à la partie adverse et portant sur sa détermination à affronter l’agression et sa capacité militaire pour y faire face, en faisant prévaloir 3 menaces sur :

1- La sécurité d’Israël considérée partie intégrante du camp des agresseurs.

2- La sécurité des intérêts américains et occidentaux (les bases militaires terrestres et maritimes dans toute la région).

3- La sécurité énergétique pour l’Europe (les puits et installations pétrolières ainsi que les voies de navigation).

Ce qui signifie qu’agression il y aura, mais il reste à déterminer son envergure et la réalisation de ses objectifs. La riposte syrienne (et de ses alliés) est fonction de l’ampleur de cette agression.

Il existe 3 types d’agression :

a- Des frappes de petite envergure (quelques missiles envoyés sur une ou plusieurs cibles sans importance stratégiques et pendant un laps de temps court –quelques heures-) qui n’inversent pas le cours d’une guerre, comme ça a été le cas de la frappe trumpienne sur la base aérienne Chou3ayrat en 2017, et qui ne causent pas de grandes pertes ni matérielles ni humaines.

On peut ne pas riposter directement à ce genre d’agression faite pour le show, mais on peut tactiquement faire mal ailleurs et dans d’autres circonstances.

b- Des frappes d’envergure moyenne, et cette option était fortement recommandée par le nouveau chef de la NSA Bolton le faucon sioniste. Il s’agit de frappes massives pendant des jours sur des cibles hautement stratégiques défensives et offensives (bases aériennes, dépôts d’armes et de munitions, groupements de troupes, radars et systèmes de défense, bâtiments officiels, voies d’approvisionnements, moyens de communication …) qui font que l’armée syrienne perde ses capacités défensives et offensives pour avancer sur d’autres fronts ou même défendre ses positions, et le gouvernement d’exercer normalement ses fonctions.

Ce scénario peut stratégiquement et politiquement changer le cours d’une guerre. Et c’est à ce genre d’offensive que les menaces de riposte sur Israël, les bases américaines et les puits de pétrole, ont été proférées.

c- Des frappes de grande envergure, et c’est le scénario irakien de «shock and awe» ; autrement dit, la guerre totale avec tous les moyens militaires ciblant tous les objectifs militaires et civils et des troupes au sol qui pourrait embraser toute la région et mettre face à face les superpuissances nucléaires conduisant à une catastrophe mondiale.

Il n’y a que Mattis, le militaire appelé «mad dog» qui a compris le sens des menaces syro-russo-iraniennes et qui a tout fait pour calmer les fous furieux de l’administration et du Congress et éviter les scénarios b et c, pour finalement céder sur le scénario a, peut-être pour que son gros tas de président impulsif ne perde pas la face.

Il faut dire que si 7 pays terroristes se sont entendus pour des frappes, c’était probablement le scénario b qui était retenu. Ils l’ont eu dans l’os, probablement parce que Poutine a été convaincant en établissant des lignes rouges.

Il faut signaler que les Russes et les Iraniens ont été soigneusement évités. L’entité sioniste est folle de rage.

Ne dites plus après que Poutine et la Russie n’ont rien fait.

R.T