“La Poste tunisienne démarrera bientôt la concrétisation de sa nouvelle stratégie de modernisation élaborée dans le cadre d’un projet d’appui mis en œuvre par l’agence de la coopération technique, “Expertise France”, qui sera clôturé le 5 avril 2018″. C’est ce qu’a affirmé, lundi 26 mars, le PDG de la Poste tunisienne, Moez Chakchouk, lors d’une rencontre avec les institutions postales africaines, organisée par la Poste Tunisienne en partenariat avec Business France, Agence au service de l’internationalisation de l’économie française et l’Union panafricaine des Postes “UPAP”, du 26 au 28 mars 2018 à Gammarth sur le thème “Les institutions postales au cœur de l’inclusion économique de l’Afrique”.

Selon lui, “cette stratégie devrait permettre, une fois concrétisée, la réorganisation en interne de la Poste tunisienne, conformément aux exigences de la bonne gouvernance et du progrès technologique”.

Chakchouk a également rappelé que “la Poste tunisienne est actuellement engagée dans la mise en œuvre de deux projets d’ordre stratégique, à savoir “Easy export” -piloté par l’Union postale universelle et visant la facilitation des procédures d’exportation au profit des MPME-, et “Ecom@Africa” -relatif à la création d’une plateforme régionale de commerce électronique qui verra le jour dans une année.

Présent lors de cette rencontre, le secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, Habib Debbabi, a fait état de “la nécessité pour la Tunisie d’opérer une refonte de son modèle économique, en favorisant la migration vers le numérique et la transformation digitale, mais également en libérant les énergies et les initiatives”.

Pour ce faire, Debbabi assure que “le gouvernement a mobilisé une enveloppe de 200 millions de dinars (MDT) pour la mise en place de l’infrastructure numérique, qui devrait accompagner cette refonte du modèle économique déjà lancée. Cette enveloppe est destinée à la modernisation et la transformation des réseaux administratifs (administrations, administrations judiciaires et municipalités). Un quatrième projet va être également mis en œuvre consistant en la mise en place d’un nouvel opérateur spécialisé dans les infrastructures”.

Debbabi a aussi souligné “la nécessité, pour réussir la transformation digitale, de mettre en place le cadre juridique adéquat. A ce titre, l’ARP, discute ce lundi le projet de loi “Startup Act”, qui vise à dynamiser et à libérer davantage le potentiel entrepreneurial et à faire de la Tunisie une plateforme régionale de startups”.

Il incite la Poste tunisienne et les Postes africaines à accélérer leurs transformations numériques et digitales, pour pouvoir jouer plus efficacement leur rôle dans le développement économique de leurs pays.

Pour Djibrine Younous, secrétaire général de l’UPAP, “les postes africaines doivent ambitionner de devenir des acteurs majeurs de la transformation numérique de leurs sociétés”. Il invite au passage les organismes postaux africains présents à “adopter des stratégies de modernisation reposant sur trois vecteurs principaux à savoir l’innovation, l’intégration et l’inclusion .

A noter que cette deuxième édition de la rencontre avec les institutions postales africaines qu’organise Business France sous l’égide de l’UPAP et en collaboration avec la Poste tunisienne, a réuni les postes de 13 pays africains, à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la République démocratique du Congo, le Bénin, le Nigeria, l’Ethiopie, le Rwanda, le Soudan et le Congo.

L’objectif de cette rencontre est d’échanger sur l’expertise et le savoir-faire en termes de transformation digitale dans le secteur postal et d’assurer une transformation digitale basée sur les opportunités du numérique, pour faire converger réseaux physiques et numériques. Le principal enjeu étant de réduire la fracture numérique en incitant les postes africaines à renforcer l’efficacité de leur métier et à diversifier leurs offres de services de manière à tendre vers l’inclusion financière et économique et l’accélération du développement durable et à favoriser l’essor du e-commerce et de l’e-gov.