
Rappelons qu’en 1986, Abdelmajid Bouden était le représentant légal d’ABCI, codétenteur à l’époque d’actions au sein de la BFT et président du conseil d’administration, exproprié sous l’ère Ben Ali. Bouden, qui s’est retiré depuis de la BFT, a laissé le soin à l’ABCI, holding détenteur de la majorité des actions, de gérer les procès continuels à l’encontre des l’Etat tunisien.
A tort ou à raison ? Là n’est pas la question. Le recours que compte intenter aujourd’hui le ministère des Domaines de l’Etat servirait, selon Mabrouk Korchid, à rectifier une erreur commise par l’administration permettant à M. Abdelmajid de bénéficier de la loi sur l’amnistie générale.
Cette erreur, selon le ministre, est que l’affaire Bouden n’est pas politique, et à ce titre, la loi sur l’amnistie ne le concerne pas. Le chargé des litiges de l’Etat n’est pas concerné par le dossier et y a pourtant pris part du temps où Slim Ben Hmidane était ministre.
Pour le ministre, si le jugement a été rendu sur la base d’un argumentaire douteux ou inexact et dans un contexte inapproprié, il faut déployer les moyens nécessaires pour l’annuler.
Ceci étant, le ministre a assuré qu’un accord gagnant/gagnant Etat tunisien-Abdelmajid Bouden-ABCI serait le bienvenu, mais il faut que les intérêts de l’Etat tunisien soient préservés. «Il y a une différence entre un accord avec l’ABCI et protéger nos intérêts en tant qu’Etat tunisien. Si nous arrivons à concilier les deux, ça sera l’idéal».
La question à 1 million de dollars: pareil recours appelant à la révision d’un jugement final rendu par la Cour de cassation ne mettrait-il pas en doute la sécurité juridique du pays d’autant plus que nous parlons de la plus haute juridiction du pays ?
A.B.A


